mercredi 10 février 2010

Ella l'ensorcelée

« Mon cadeau sera l'obéissance. Ella sera toujours obéissante. Et maintenant, arrête de pleurer, mon enfant.
« Je m'arrêtai. »
Écrit en 1997, Ella l'ensorcelée est représentatif d'une évolution contemporaine du livre pour la jeunesse, détournant très librement les contes de fées classiques, il les réactualise, souvent en leur ajoutant une pointe d’humour [...]. Le passage cité, extrait des toutes premières phrases du roman, ne laisse subsister aucun doute sur les intentions de l'auteur, Gail Carson Levine : décrire, par le biais d'une transposition du conte, la condition de la fille, depuis sa naissance jusqu'à sa révolte et sa libération. Pleure, Ella, mon enfant : comme toutes les petites filles, tu es destinée à te soumettre et à obéir.
Mêlant des éléments de divers contes de fées, Ella l'ensorcelée débute par la reprise tie La Belle au bois dormant : sur le berceau de la petite Ella, se penche la fée Lucinda, si stupide que, voulant faire le bonheur de la fillette, elle construit son malheur : une heure après sa naissance, le temps qu'on s'aperçoive qu'elle est une fille et qu'on prenne les dispositions nécessaires, Ella se voit condamnée à faire vœu d'obéissance. Devenue plus grande, Ella se transforme en une Cendrillon martyrisée par sa belle-mère et ses demi-sœurs, toutes trois cupides et méchantes, qui ont découvert son secret et la font céder à leurs moindres caprices. La jeune fille n'aura de cesse de trouver Lucinda, afin qu'elle rompe l'ensorcellement. Malheureusement, d'abord introuvable, Lucinda s'avère ensuite totalement inefficace, et Ella ne devra compter que sur elle-même pour se débarrasser du sort d'obéissance qu'on lui a jeté.

Isabelle Smadja, Le Temps des filles, PUF, 2004.

Niveau : 6e-5e

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