samedi 4 janvier 2025

Exemple d'abécédaire réalisé à partir des "Fleurs du Mal" de Baudelaire

Beauté : La beauté est le centre des réflexions de Baudelaire. Il pense que le « beau est toujours bizarre » et se propose avec ce recueil de poèmes d’« extraire la beauté du mal », ce qu’il fait par exemple avec le poème XXXIX où il décrit une charogne ;

« Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride
D’où sortaient de noirs bataillons.
De larves
…. »

Chat : Baudelaire aime les chats, il leur consacre trois poèmes. Le chat est l’animal du poète, un animal supérieur, qui semble avoir accès aux mystères de l’autre monde. S’il vit aux côtés de l’homme il conserve sa dignité et son mystère, il est le véritable maître des lieux qu’il habite :

« C’est l’esprit familier du lieu ;
Il juge, il préside, il inspire
Toutes choses en son empire ;
Peut-être est-il fée, est-il Dieu ?
» (78)

Don Juan : Personnage héros d’une multitude de pièce de théâtre de Tirso de Molina à Max Frisch. Baudelaire imagine ce que devient Dom Juan après avoir été précipité aux enfers. Ainsi dans la barque de Charon

« le calme héros penché sur sa rapière,
Regardait le sillage et ne daignait rien voir
»

Baudelaire fait de lui, un peu comme de Satan dans un autre poème, le symbole de l’insoumission. (70)

Femme : « La femme est naturelle, c’est à dire abominable. » Cette citation explique pourquoi Baudelaire fait l’éloge du maquillage et des parures de toutes sortes. En fait, l’image de la femme est double, elle est la sœur d’élection avec qui le poète imagine un voyage dans l’Idéal (L’invitation au voyage), elle est le vampire, l’être démoniaque qui le vide de son énergie vitale et le tourmente :

« Toi qui, comme un coup de couteau
Dans mon cœur plaintif es entrée
… »

Les images de femmes démoniaques et vampiriques sont de loin les plus nombreuses dans le recueil.

Idéal : L’autre monde où l’on peut côtoyer la beauté, la liberté, le bonheur. L’âme évolue dans le monde de l’idéal et s’y purifie (Elévation). Une sensation peut aussi conduire à l’évoquer dans « Parfum exotique » par exemple l’odeur de la femme aimée conduit le poète à imaginer « des rivages heureux », « de charmants climats ». Le sentiment de l’idéal s’oppose au spleen.

Pantoum : Poème d’origine malaise qui repose sur un système de répétitions. Les deuxième et quatrième vers d’un quatrain deviennent les premier et troisième vers du quatrain suivant. Baudelaire l’utilise pour évoquer l’enivrante « harmonie du soir » quand « Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir. » Le pantoum exprime alors parfaitement la sensation de vertige qui s’empare du poète.

Paradis artificiels : Ce sont toutes les tentations de la vie qui procurent à l’homme un bonheur éphémère et représentent un danger. L’alcool, les drogues et la femme sont les « paradis artificiels. », dans le Poison, Baudelaire évoque ces trois dangers qui risquent de pervertir l’âme : si le vin et l’opium représentent un réel danger c’est malgré tout le « poison » des « yeux verts de la femme aimée qui remporte la palme.

Sonnet : Forme fixe utilisée depuis la renaissance, le sonnet est compose de deux quatrains et deux tercets et suit un système de rimes contraignant. Baudelaire s’amuse avec cette forme, il y a dans les Fleurs du Mal des sonnets classiques ( Le guignon) des sonnets qui inversent l’ordre des rimes dans les tercets (Remords posthume) et même des sonnets dont les tercets entourent les quatrains, c’est le cas du très étrange « Avertisseur’.

Spleen : Le spleen est le mal de vivre, la mélancolie. Chez Baudelaire ce sentiment peut prendre des formes très vives :

« Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis ».

Le spleen est lié à la conscience du temps qui passe et inexorablement vole la vie, dans l’horloge par exemple le temps devient un "Dieu sinistre, effrayant / Dont le doigt nous menace et nous dit « Souviens-toi ! »

Ville : Baudelaire consacre une section de son recueil à Paris, « Les Tableaux parisiens ». La ville est pour le poète un enchantement, elle est le contraire de la nature détestée mais elle offre aussi toute une série de personnages grotesques (petites vieilles, mendiants, infirmes…) qui permettent au poète de chercher la beauté du mal :

« Contemple les mon âme, ils sont vraiment affreux !
Pareils aux mannequins vaguement ridicules
. »

La ville permet aussi aux vices de s’épanouir :

« La prostitution s’allume dans les rues ;
Comme une fourmilière, elle ouvre ses issues
»

La ville possède donc deux visages opposés, s'opposant à la nature, elle est valorisée mais elle ne peut empêcher la nature humaine de s'épanouir et de s'y révéler.



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