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lundi 18 août 2025

Présenter un roman par oral

Il s'agit de prévoir un exposé oral de six-sept minutes, sans recourir si possible à vos notes. Ce travail est une préparation à l'exposé sur oeuvre (deuxième partie de l'épreuve orale de français) dont les modalités sont toutefois différentes de celles exposées ici. Votre prestation sera suivie de quelques questions.

1. Situer le roman dans un contexte littéraire
Donner, si possible quelques renseignements sur l’auteur : sa nationalité, sa date de naissance ; s’il s’agit d’un auteur classique, quelques renseignements sur sa biographie; insister sur ceux qui peuvent être mis en relation avec l'oeuvre que vous présentez. Vous pouvez aussi montrer que l'oeuvre est représentative d'un courant littéraire, par exemple, demandez-vous en quoi la pensée existentialiste permet de comprendre la trajectoir de J.-B. Clamence dans La Chute.

2/ Présentation de l'oeuvre

Pour un roman ou une piève de théâtre, rapportez l'intrigue: Racontez l'histoire, sans lire un résumé et en tenant bien compte de l’auditoire, ceux qui écoutent doivent vous comprendre, vous pouvez recourir au tableau, pour écrire le nom d'un personnage ou d'un lieu... Vous pouvez aussi précisez, pour un roman quel est le système narratif mis en oeuvre, à quel genre appartient la pièce de théâtre présentée...

Pour un texte argumentatif, restituez le cheminement de la pensée de l'auteur, qu'est-ce que Voltaire cherche à démontrer dans ses Lettres philosophiques, quels sont les arguments retenus?

Pour un recueil de poèmes, précisez la composition du recueil (est-il organisé en sections?), relevez un ou plusieurs thèmes récurrents en citant le recueil.

3/ Montrez en quoi l'oeuvre vient illustrer le "parcours" au programme : par exemple, dans Le Rayon vert, Jules Verne prend le contre-pied de ce qu'il a pu faire dans ses oeuvres précédentes, la science est ridiculisée par le biais du personnage d'Aristobulus Ursiclos et l'univers des mythes et de l'imaginaire valorisés par l'héroïne, Helena Campbell. Ainsi "le goût de la science" semble-t-il afficher ses limites avec cette oeuvre atypique.

4/ Concluez en montrant ce qui, à vos yeux, fait la valeur de cette oeuvre. Il faut faire preuve d'un jugement personnel motivé. Evitez de mettre en avant la "facilité" de la lecture - en première vous êtes censés lire tout type d'oeuvre. Mettez en avant les centres d'intérêt du livre, ce qui vous a interpelé ou touché personnellement.

mercredi 13 août 2025

La question de grammaire à l'oral

 La question de grammaire vise à vérifier la qualité de vos connaissances grammaticales.

Trois points sont au programme

- Les subordonnées conjonctives (essentiellement en fonction de complément circonstanciel);

- L'interrogation (syntaxe, sémantique et pragmatique);

- La négation.

La méthode

1. Rappelez la question qui vous a été posée

Il ma été demandé d'étudier la fonction des subordonnées conjonctives dans le passage suivant :

Remonte aux animaux, consulte les éléments, étudie les végétaux, jette enfin un coup-d’œil sur toutes les modifications de la matière organisée ; et rends-toi à l’évidence quand je t’en offre les moyens ; cherche, fouille et distingue, si tu peux, les sexes dans l’administration de la nature. 

2. Effectuez un relevez des objets grammaticaux qu'il vous a été demandé d'identifier 

Il s'avère qu'il y a deux subordonnées conjonctives dans la phrase

La première est "quand je t’en offre les moyens"

La seconde est "si tu peux".

Le fait que ce sont des conjonctives peut se déduire des mots subordonnants qui les introduisent les conjontions "quand" pour la première et "si" pour la deuxième.

3. Répondez à la question

La première subordonnée, "quand je t'en offre les moyens", est une subordonnée complément circonstanciel de temps, elle complète la principale à l'impératif: "rend-toi à l'évidence"

La seconde est une subordonnée de condition, elle complète la principale dans laquelle elle est  insérée 

"distingue [...] les sexes dans l'administration de la nature".

4. Interprétez si vous le pouvez le phénomène grammatical observé.

Les deux subordonnées ont pour fonction de brandir une menace. L'autrice s'adresse aux hommes et les enjoints à reconnaître qu'il n'y a pas de différences entre les sexes dans la nature. La première proposition laisse sous entendre que si l'interlocuteur reconnait la proposition de l'autrice à temps, il évitera le ridicule d'être confondu.  Et la seconde (si tu peux) suggère que l'homme aura beau chercher, la nature ne fait pas de différence comme il en existe dans les sociétés humaines.

mercredi 6 août 2025

La question de réflexion en littérature (terminale)

Que mettre derrière la notion de réflexion en littérature ?

L‘essai littéraire porte sur une problématique littéraire. Il ne s’agit plus d’analyser le texte mais, partant du texte, d’élargir la réflexion au champ littéraire. Les problématiques peuvent être diverses et porter sur

- les composantes d’un texte (personnage, narration pour le roman, versification, images pour la poésie, enchaînement des répliques au théâtre…)

- un thème ;

- un topos littéraire ;

- un genre ;

- les finalités de l’écriture.

La question de réflexion sera sera en relation avec les grandes thématiques du programme.


Quelle forme donner à sa réponse ?

Comme pour la question d’interprétation l’épreuve laisse une grande liberté formelle, il faudra néanmoins aussi  savoir introduire, développer et conclure.

Introduire revient à poser la problématique. Là encore, il ne s'agit pas de "faire une introduction" en trois temps marqués mais de trouver une manière pertinente de poser la question qui va nourrir votre développement. Votre introduction ainsi conçue occupera un paragraphe. Accroche et problème constituent une bonne manière d'introduire.

Le développement de votre réponse se composera d'une succession de paragraphes que gouverne un souci d'enchaînement logique. Vos paragraphes seront centrés sur un argument étayé d’exemples précis. Si le texte peut servir d’exemple, il convient d’utiliser et de mobiliser aussi sa culture littéraire et philosophique pour illustrer les propos engagés.

La conclusion consistera au minimum en un bilan qui apporte une réponse claire à la question posée. De même qu'il vaut mieux savoir "introduire" que "faire une introduction", il vaut mieux savoir "conclure" que "faire une conclusion". Entendez par là que c'est la pertinence de vos propos qui l'emporte sur la dimension formelle. On sera sans doute sensible au fait que vous sachiez composer une "ouverture" en conclusion, encore faut-il que cette ouverture apporte un élément de réflexion supplémentaire, qu'elle permette d'élargir la perspective sur les problème que vous venez d'aborder.

 

Les critères de notation (sous réserve)

Qualité de l'expression : 2 points
Construction du devoir : 4 points
Pertinence de du raisonnement, mise en œuvre  de savoirs littéraires : 4 points

 

Méthode 

Assurez-vous que vous avez parfaitement compris le sujet. Analysez brièvement la question et cherchez pourquoi et comment elle s’articule au texte étudié.

N'hésitez pas à recourir aux savoirs littéraires que vous avez acquis en classe de français (œuvres, auteurs, mouvement, courants de pensée...).

Faites au brouillon le plan de votre futur développement
- Les arguments (trois, autre voire plus) que vous allez développer et les exemples qui vont servir à les nourrir.

 Rédigez introduction et conclusion au brouillon, passez au propre.


Temps indicatif :

Lecture du texte, analyse de la question : 15/20 minutes

Recherche des idées, exemples, élaboration du schéma de l'argumentation et des parties introductive et conclusive : 40 minutes ;

Mise au propre : 1h/1h10 ;

Relecture : 5 minutes.

vendredi 22 novembre 2019

Exemple de question d'interprétation traitée (Première HLP)

Quelle sont les qualités d'un bon orateur d'après Cicéron A travers son œuvre Brutus Cicéron nous fait
part de l'art oratoire à Rome. Il décrit dans ses paragraphes XXXVII et XXXVII l'éloquence du fameux Marcus Antonius plus couramment appeler Antoine et étant un fameux orateur. Par le biais de cet extrait il vante la faculté d'éloquence. Quelles sont les qualités d'un bon orateur d'après Cicéron ? [Dans un premier temps nous aborderons l'intelligence requises par l'éloquence, dans un second temps l'importance de l'utilisation correcte de la langue et enfin l'action et la gestuelle. ]

L'orateur selon Cicéron doit posséder une intellectualité assez conséquente et de solides bases afin de pouvoir s'exprimer correctement. Au début du récit Cicéron appuie notamment sur la réflexion comme en témoignent les verbes des premières phrases "pensait", "disposait", "mettait ces arguments dans les parties du discours". Ainsi que des mots insistant sur le champ lexical du travail "travail", "mémoire excellente", "tellement préparé". Malgré tout le travail fourni par Antoine, Cicéron nous dit qu'il semblait parler sans préparation il insinue donc qu’un bon orateur doit savoir parler naturellement comme si cela était inné pour lui. Quelqu'un maîtrisant l'éloquence doit également savoir charmer son auditoire "il était tellement préparé, que c'était les juges qui paraissaient ne l'être point assez". L’éloquence est pour Cicéron l'expression authentique de l'intelligence humaine, cette dernière est donc une qualité indispensable à un bon orateur.

L'utilisation correcte, voire même, une maîtrise parfaite de notre langue est une qualité indispensable que doit avoir un bon orateur sans quoi ses arguments perdraient de leur valeur et de leur crédibilité. L’utilisation excellente de la langue passe par plusieurs éléments selon Cicéron ; tout d'abord une "diction correcte". On pourrait même dire que Cicéron considère l'orateur comme un grand physicien ou mathématicien "le choix de ces mots, leur place, la liaison des périodes, était toujours le résultat d'un calcul". Plus loin nous rencontrons une personnification de l'éloquence considérée comme une femme richement vêtue et paré de bijoux et de couleurs grâce aux figures du langage "Ce sont les figures [...] qui fournissent à l'éloquence sa principale parure et c'est moins par le coloris de l'expression que par l'éclat qu'elle jette sur la pensée". Bien que cela rejoigne inévitablement le premier point, car une maîtrise du langage requiert de l'intelligence ainsi que l'intelligence nécessite une maîtrise de la langue, cela va sans dire l'un et l'autre sont indissociables et sont des qualités nécessaires à l'orateur.

Le savoir parler ne se trouve pas uniquement dans les paroles mais également dans les actions et mouvements de l'orateur afin de rendre les discours vivants. Comme le dit Cicéron, l'action a deux parties : le geste et la voix. Les mains, les épaules, les hanches, le mouvement du pied, la position, la marche,  tout enfin était d'accord avec ses paroles et ses idées", ici on voit que ce ne sont pas que ses paroles qui parlent réellement mais son corps qui prend parole. La voix aussi joue un rôle important dans l'éloquence car elle est indispensable pour transmettre toutes sortes d'émotions. L'action, comme dans le paragraphe de la référence à Démosthène, et une condition incontournable de l'art de parler. Bien que le geste puisse paraître moins important que les paroles, il l'est pourtant tout autant car c'est grâce à celui-ci que nous pouvons faire passer des émotions.

Pour Cicéron "personne ne saurait devenir un orateur accompli, s'il ne possède tout ce que l'esprit humain a conçu de grand et d'élevé" (De Oratore). Être éloquent requiert de la culture, de l'intelligence, du savoir parler et une utilisation maîtrisée de la langue.


Léna Le Calvez, 1ère

mardi 18 décembre 2018

Analyse linéaire de "Heureux qui comme Ulysse..." de Du Bellay

L'analyse linéaire a été rédigée pour faciliter la lecture, en temps limité, on se contente de la présenter au brouillon son forme de notes destinées à rappeler les procédés identifiés.

Composition du sonnet

Les deux quatrains établissent une comparaison entre le bonheur de héros mythologiques qui ont effectué un voyage enrichissant et la situation du poète qui ressent son exil à Rome comme un séjour stérile et regrette son pays natal.
Les tercets, s’appuyant sur le mécanisme de l’anaphore, établissent des comparaisons entre Rome et le pays natal du poète.

Première strophe

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau[1] voyage,
Ou comme cestui-là[2] qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage[3] et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

La première strophe repose sur un enjambement, la phrase se déploie sur quatre vers et célèbre le bonheur des héros qui ont pu retrouver, après de multiples aventures leur foyer. Il s’agit d’une phrase exclamative qui traduit l’envie du poète dont on apprendra dans la strophe suivante qu’il vit son séjour à Rome comme un exil.
Le premier des héros évoqué est Ulysse dont le nom est mis en valeur à l’hémistiche, le [i] de « Ulysse » est accentué comme celui du pronom « qui » et semble lui faire écho. Le pronom en question (qui) n’a pas d’antécédent : renvoyant ainsi à tout un chacun, il prend ainsi une dimension universelle. Si le premier vers semble célébrer le voyage, une note signale qu’on peut prendre l’adjectif « beau » au sens d’exemplaire et d’héroïque, on notera que le passé composé n’envisage ce voyage que dans sa dimension accomplie. Le terme « voyage » rime avec « âge », ce qui semble suggérer que le bonheur du voyage est lié à l’expérience qu’il a procuré et qu’il n’est véritablement profitable qu’envisagé rétrospectivement.
Un deuxième comparant est mentionné dans le deuxième vers, il s’agit de Jason, évoqué par une périphrase : « cestui-là qui conquit la toison », le poète choisit d’évoquer le héros en se référant à l’exploit qui l’a rendu célèbre, ce qui lui permet de mettre en avant l’objet du voyage de Jason , la fameuse toison d’or qui symbolise à l’avance les idéaux d’ « usage et raison » évoqués au vers suivant. Le voyage ne vaut que s’il permet à l’homme de grandir, de tendre vers cette sagesse fruit de l’expérience et de la connaissance qui caractérise l’idéal humaniste. La désignation du héros par le démonstratif « cestui-là » et l’usage du passé simple dans ce vers manifestent la singularité de l’exploit : autant l’expérience du retour d’Ulysse semblait revêtir un caractère universel, autant celle de Jason, signalé par son héroïsme, à quelque chose d’unique. Peut-être Du Bellay envisage-t-il aussi la dimension symbolique de la toison (sagesse et connaissance) qui n’est pas le lot de tout le monde.
Le troisième vers évoque le retour, condition d’un voyage pleinement réussi, lequel apporte « usage et raison », le voyage ne vaut que s’il apporte à l’homme une forme d’accomplissement (idéal de l’homme de la Renaissance), le vers qui peut se lire sur un rythme croisant (2/4/6), mime le mouvement du retour et l’accumulation d’ « usage » (expérience) qu’il évoque.
Le dernier vers, à l’infinitif, traduit l’aspiration du poète qui est aussi l’aspiration de tout homme (l’infinitif étant le mode de la généralisation), les « parents » désignent au sens large la famille, ainsi Ulysse a-t-il retrouvé sa femme et son fils. Là encore on peut lire ce vers sur un rythme croissant (1/5/6) qui traduit l’aspiration à un bonheur qui se prolonge dans le temps.

Deuxième strophe

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos[4] de ma pauvre maison,
Qui m’est une province[5], et beaucoup d’avantage ?

Le poète crée semble-t-il une rupture, à l’évocation des héros succède celle du moi qui fait son apparition avec le pronom « je », accentué avant l’interjection « hélas » et ainsi relié à l’idée de déploration. De même, l’utilisation du futur tranche sur celle des temps du passé utilisés précédemment.
La strophe présente néanmoins un point commun avec la précédente : structurellement, elle déploie une phrase unique mais il s’agit d’une phrase interrogative qui traduit les angoisses du poète, quand reverra-t-il les siens ? S’il y a bien un parallèle entre les deux strophes, il s’agit d’un parallèle ironique car alors que les héros sont rentrés forts d’une expérience et d’un savoir nouveaux, rien n’indique que ce soit le cas du poète qui semble davantage subir son séjour qu’en retirer des fruits. Alors que les héros ont été évoqués à leur retour, lui s’envisage dans un état d’exil douloureux qui peut faire penser à celui d’Ulysse attendant le verdict des Dieux sur l’île de Calypso dans l’Odyssée.
Le poète procède à la valorisation du pays natal par l’utilisation d’un possessif (mon) et d’un adjectif (petit) qui traduisent son affection. La maison est en outre évoquée par une synecdoque (la cheminée) qui connote l’idée d’un foyer accueillant.
De la même façon, le « clos » est une synecdoque qui symbolise l’espace restreint d’un chez soi lié à l’enfance. Et la « pauvre maison » est une expression qui, comme « le petit village » précédemment souligne la valeur affective que lui porte le poète, malgré son insignifiance apparente (et relative pour qui connaît la maison du poète). Le dernier vers procède quant à lui de l’hyperbole, le « clos de la maison » devient « province » (royaume d’après la note), il s’agit de montrer quelle valeur le poète lui accorde et le groupe coordonné « beaucoup davantage » vient signifier que cette valeur n’est pas d’ordre quantifiable ou politique mais relève de l’affectivité la plus profonde.
Le schéma des rimes féminines qui encadre une rime masculine est celui d’un sonnet régulier où les quatrains se font écho si le thème du voyage est repris dans le second quatrain sur le mode de la nostalgie du pays natal on remarque également que dans les deux quatrains le temps joue un rôle déterminant. Alors que dans le premier quatrain le temps du voyage est envisagé comme révolu et l’ « âge » du héros comme un moment heureux de vie partagée avec la parentèle. Le second quatrain fait du temps le support d’une interrogation (« Quand… ? », « En quelle saison… ? »), il est pour le poète un futur indéterminé qui le sépare du moment attendu de son retour. A la satisfaction du héros rentré enrichi de ses épreuves s’oppose bien la nostalgie du poète qui ressent son séjour comme un exil.

Les deux tercets

Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux ;
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine,
Plus mon Loire[6] Gaulois, que le Tibre Latin,
Plus mon petit Liré[7], que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la douceur Angevine.

Dans les deux tercets, le poète oppose de façon systématique, son Anjou natale à la puissance romaine : sa subjectivité s’affirme avec l’anaphore du verbe « me plaît » et la récurrence du comparatif de supériorité « plus que » qui met en évidence sa préférence pour la terre natale.
Le schéma métrique est celui d’un sonnet régulier et Ronsard avec le distique d’entrée oppose « le séjour qu’ont bâti » ses « aïeux » au palais romain. La périphrase du « séjour » « bâti » par les « aïeux » suggère à la fois la modestie du lieu qui s’opposera « au front audacieux » des palais romains ‑ ainsi personnifiés, ils symbolisent l’orgueil de leurs propriétaires. Et la rime « aïeux / audacieux » semble presque une rime antisémantique tant les aïeux semblent personnifier une simplicité qui est à l’opposé de l’orgueil roman.

Dans le quatrain final les vers qui portent la rime féminine énonce d’abord l’objet du rejet « le marbre dur » ; « l’air marin » associés à Rome pour s’achever sur l’élément valorisé (« l’ardoise fine », « la douceur angevine ». Les vers qui s’achève sur une rime masculine procède de façon inverse  et le poète y évoque d’abord son « Loire Gaulois » et son « Petit Liré » (la encore il utilise des possessifs qui figurent la marque de son attachement) ; on notera par ailleurs la dénotation de l’adjectif « Gaulois », qui renvoie aux guerres contre Rome du premier siècle. Alors que les vers qui forment la rime embrassée évoquent des lieux emblématiques, les vers qui constituent la rime embrassante évoquent des éléments qui par métonymie renvoient aux contrées opposées par le discours du poète : la simplicité de l’ardoise est préférée au marbre dont la dureté semble faire écho à celle des courtisans romains. Et la « douceur angevine » préférée à l’ « air marin » qui rappelle le thème du voyage évoqué dans les premiers vers.



[1] Beau : exemplaire, héroïque.
[2] Cestui-là : celui-là.
[3] Usage : expérience, sagesse.
[4] Clos : l’enclos, le jardin.
[5] Province : royaume, par métonymie.
[6] Loire : le mot est masculin, en référence au latin.
[7] Liré : village natal de Du Bellay.

vendredi 22 février 2013

Rédiger une suite de texte : Sally Lockhart, quart d'heure décisif

Consigne : il fallait donner une suite à cette intrigante ouverture de Sally Lockhart de P. Pullmann :
Par une froide et maussade après-midi d'octobre 1872, un fiacre s'arrêta devant les bureaux de Lockhart & Selby, agents maritimes installés au cœur du quartier financier de Londres. Une jeune fille en descendit et paya le cocher.
C'était une personne d'environ seize ans, seule et d'une beauté rare. Mince et pâle, elle portait un costume de deuil, avec un bonnet noir, sous lequel elle coinça une mèche blonde que le vent avait détachée de sa chevelure. Elle avait des yeux marron, étonnamment foncés pour quelqu'un d'aussi blond. Elle s'appelait Sally Lockhart, et dans moins d'un quart d'heure, elle allait tuer un homme.
Elle demeura un instant immobile devant le bâtiment, puis gravit les trois marches du perron et entra...
Tout n'est pas parfait dans le texte qui suit mais on sent malgré tout l'enthousiasme du conteur dont la conclusion est peut-être un peu hâtive. Vous ne trouvez pas?
Derrière la porte, Sally vit pour la première fois le lieu où son père avait travaillé, avant d’être lâchement tué. Elle s’arrêta un instant et jeta des coups d’œil furtif, telle une espionne. Elle s’avança jusqu’à l’un des comptoirs de l’agence où une secrétaire l’accueillit, un large sourire aux lèvres. Cette dernière engagea la conversation après de banales salutations :
- Qui êtes vous ? Que faîtes vous ici ?
- Je suis miss Lockhart, présente aujourd’hui régler pour une affaire de famille.
- Ah, dit la secrétaire d’un ton triste, je risque de vous décevoir, mais votre père est mort.
Cela Sally le savait déjà et c’était daileures pour cette raison qu’elle se trouvait au siège de l’entreprise familiale. Elle avait menée seule une enquête pour découvrir qui avait empoisonné son père. 
A ce moment là, la secrétaire, quelque peu gênée lui demanda si c’était pour cette raison qu’elle portait un costume de deuil. La jeune fille resta impassible ; quand un jeune homme passa derrière Sally, la bousculant volontairement et lui adressantun sourire narquois, qu'elle ignora superbement.
Elle demanda ensuite à la secrétaire si elle pouvait lui expliquer comment rejoindre les bureaux du fils de Selby.
La dame lui répondit aussitôt qu’elle ne savait pas s'il pourrait la recevoir.
« Ce n’est pas grave", fit Sally tout en sachant qu’elle mentait.
Elle alla consulter le plan de l’établissement puis ferma les yeux et enrgistra mentalement l'itinéraire. La jeune femme courut alors vers l'un des escaliers, sa robe virevoltait sous l'effet de la vitesse, laissant apparaître quelque chose de brillant au niveau de sa taille. Puis, elle gravit les marches, quatre à quatre.
« Plus tôt je l’aurai fait, mieux ce sera ! songea-t-elle »
Chaque instant qui passait, la rappochait du succès.
 Elle apeçut enfin une plaque de porte en cuivre sur laquelle était gravé le nom de John Selby, fils du patron. Elle frappa énegiquement trois coups et attendit la réponse un simple « Entrez !" qui provenait de l’intérieur de la pièce. »
Elle était si proche du but. Elle ouvrit la porte avec calme et douceur, sereinement.
Au milieu de la pièce était assis, sur sa table de travail, le « Dom Juan » du hall d’accueil.
Le jeune homme avançait à bras ouverts en direction de Sally en faisant :
- Miss Lockhart, sachez que je compatis à la douleur que vous inflige la mort de votre cher parent.
Sally ne se laissa pas prendre au jeu et saisit, en toute discrétion, l'objet qu’elle avait dissimulé sous sa ceinture.
Elle inspira profondément et le planta son poignard entre les omoplates du jeune homme qui s’effondra sous son propre poids et heurta le sol comme une masse.
- C’est réussi, pensa-t-elle. » Elle venait de venger son père en tuant son meurtrier de sang-froid.
Ce diable incarné avait assassiné son pour détourner l’argent de l’entreprise et s’enrichir.
- Lâche, l'accabla-t-elle encore.
La jeune fille finit par mettre l’arme dans la main du cadavre qui gisait au sol
Le crime était parfait.

Valentin R.

samedi 17 octobre 2009

Résumer un texte narratif

a. Eléments de méthode 

  - Lire attentivement le texte et sélectionner les informations importantes, nécessaires à une restitution fidèle de l’histoire.

 - Rédiger son résumé en évitant de reprendre les expressions du texte, toutes les formes de reformulations sont à exploiter (synonymie, périphrases…) 

- On préférera le présent au système imparfait / passé simple dont on peut difficilement utiliser les valeurs dans un texte court. 

- On peut respecter l’énonciation du texte (« je » si le narrateur utilise la première personne) on peut aussi rédiger l’ensemble à la troisième personne, par souci de clarté. 

b. Exemple : Une histoire de fantôme résumé  

Le narrateur qui a séjourné chez le colonel de P. a pu observer la famille ; le colonel, sa femme, une vielle gouvernante et ses deux filles : l’aînée, Augusta, une blonde pleine de vivacité et la cadette Adelgunde, une jeune fille pâle et mélancolique que tout le monde semble protéger. On l’oblige notamment à se coucher tous les jours à huit heures, la mère expliquera au narrateur qu’elle a des accès de fièvre réguliers. Lors d’une visite ultérieure, le narrateur apprend ce qui a causé l’étrange maladie d’Adelgunde : le soir de ses quatorze ans alors qu’elle fêtait son anniversaire avec des amies, jouant à imiter des créatures surnaturelles, elle a entraîné ses compagnes au fond du jardin et, à neuf heures précises, une « dame blanche » est apparu. Elle était seule à la percevoir et a fini par s’évanouir. Depuis ce jour, elle aperçoit chaque soir à neuf heures la même apparition. Chacun pense désormais qu’elle est folle. Le père fait alors appel à un médecin qui, persuadé que le fantôme est imaginaire, propose de retarder les horloges d’une heure sans le révéler à Adelgunde. Le soir de l’expérience, à neuf heures, alors que la pendule marque huit heures Adelgunde voir le fantôme que personne ne voit, elle lui tend une assiette que la dame blanche repose sur la table. Madame de P. et Augusta s’évanouissent. Mme de P. mourra peu après quant à Augusta, elle sombrera dans la folie se prenant pour la dame blanche. Le colonel est tué à la bataille de W. et Adelgunde délivrée de son fantôme veille sur sa sœur.

Pour un premier compte rendu de lecture en première

Parcours « Marginalité, plaisir du romanesque » (Roman)  Claire de Duras , Ourika *, « Classiques et cie », Hatier ; Victor Hugo, Notre Dam...