Les plaintes de Gilgamesh constituent dans l'épopée un grand moment de poésie, sans doute l'un des premiers moments lyriques de l'histoire humaine.
« Qu’ils te pleurent, les chemins que tu as parcourus pour gagner la Forêt des cèdres. Que leurs plaintes emplissent le jour et la nuit.
« Qu’ils te pleurent, les anciens de la cité d’Uruk, eux qui avaient béni notre périple.
«Qu’elles te pleurent, les eaux pures des montagnes que nous avons gravies tant et tant de fois.
«Qu’elles te pleurent, les campagnes, qu’elles déchirent l’air de leurs cris, comme le ferait une mère.
«Qu’elles te pleurent, les forêts, que cèdres et cyprès gémissent au vent.
« Qu’ils te pleurent, les animaux des steppes et des forêts, ours, hyènes, panthères, tigres, cerfs, daims, bouquetins et tous ceux de ta harde.
« Qu’ils te pleurent, les jeunes gens d’Uruk qui nous ont vus tuer le Taureau céleste.
Le récit de Gilgamesh, « Classiques abrégés », l’école des loisirs, 2010.
ill. : le combat de Gilgamesh et d'Enkidu, palais d'Asurbanipal.
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