L'enfance

Bibliographies, synthèses de cours, méthodologie... (M. Labbe)
L'enfance

Le 6 mars 1755, Jean-Pierre Claris de Florian voit le jour au château de Florian, dans le Languedoc. Sa mère meurt l’année suivante. Malgré ce drame, le jeune Florian mènera une vie heureuse et libre dans la propriété familiale.
Jean Pierre a dix ans, son éducation est confiée à son oncle, Philippe-Antoine de Claris, marié à une nièce de Voltaire. Le jeune Florian, séjourne à Ferney, chez le grand philosophe, en compagnie de ses oncle et tante, puis s’installe chez eux, dans le quartier du Marais à Paris.
En 1768, il est admis en tant que page chez le Duc de Penthièvre, qui va lui faire découvrir l’univers de la cour. Florian entre à l’école militaire de Bapaume en 1771. Il en sort lieutenant mais la littérature l’attire plus que l’armée.
En 1779 sa première comédie, Les deux Billets, est bien accueillie par la critique. En 1782, avec, Voltaire et le serf du Mont-Jura, poème satirique, Florian condamne la servitude. L’œuvre est récompensée par l’Académie. Une nouvelle comédie, les Jumeaux de Bergame obtient un véritable triomphe. L’année suivante, Florian publie un conte en vers inspiré d’une nouvelle de Cervantès, Galatée. Florian y révèle son talent pour la pastorale. L’œuvre est précédée d’une préface qui retrace la vie de Cervantès.
Auteur désormais en vogue, Florian fréquente le salon de madame de la Briche. Il rédige, en 1786, un roman épique Numa Pompilius, il recherche la caution de l’épopée pour appuyer ses ambitions littéraires, il veut en effet obtenir un siège à l’Académie française mais son épopée est mal accueillie aussi bien par les critiques que par la reine à qui l'ouvrage était était pourtant dédié.
En, 1788, Florian revient à la pastorale avec Estelle, l’ouvrage remporte un succès considérable. Promu lieutenant-colonel, notre auteur succède, à l’Académie française, au cardinal de Luynes. En 1789, alors que la révolution gronde, Florian se lance dans la composition du recueil des Fables. Florian devient commandant en chef de la garde nationale de Sceaux en 1791. Les Fables précédées d’un essai sur le genre de l’« apologue », intitulé De la fable sont éditées en 1792 et obtiennent un grand succès. Florian entreprend alors de traduire et d’adapter le Don Quichotte de Cervantès.
Arrêté sur ordre du comité de salut public, en 1793, Florian est relâché après la chute de Robespierre, en 1794 mais, durement éprouvé par son séjour en prison, il succombe aux atteintes de la phtisie qui le mine depuis plusieurs années.
1. Définition
Le haïku (on dit aussi "haïkaï") est un poème à forme fixe d’origine japonaise. Il se compose de trois vers qui font respectivement cinq, sept et cinq syllabes.
2. Le haïku japonais Né aux environs du Xe siècle le haïku fut longtemps une sorte de jeu, un poème destiné à attirer l’attention par un trait d’humour, l’évocation d’un détail insolite. Au XVIIe siècle, le moine Matsuo Munefusa plus connu sous le nom de Bashô s’appuie sur la tradition du bouddhisme zen pour faire du haïku un exercice spirituel. Le haïku deviendra cette parole qui a pour fonction de rappeler les vertus du silence et la vanité de toute parole. Le haïku se plait à évoquer la nature et, après Bashô, la règle s’établit de signifier par le biais d’un mot ou d’un indice indirect, l’une des quatre saisons.
Ce chemin, Personne ne le prend Que le couchant d’automne. Bashô, cité par Henri Brunel, Les haïkus, Librio. | Piège à pieuvre Rêves voltigeant Lune d’été Bashô, in Fourmis sans ombre, le livre du haïku, Phébus. |
« Les Japonais apportent, disait Paul Claudel, dans la poésie comme dans l’art une idée très différente de la notre. La nôtre est de tout dire, tout exprimer […] Au Japon, au contraire, sur la page écrite ou dessinée la part la plus importante est toujours laissée au silence » et de fait le haïku apparaît bien comme une césure dans le silence de la page blanche.
3. Le Haïku en France
Le premier recueil de haïkus français, Au fil de l’eau, est réalisé par Paul-Louis Couchoud de retour d’un voyage au Japon et deux de ses amis Albert Poncin et André faure. Mûri au cours d’un voyage en péniche effectué par les trois amis, le recueil circule, sans nom d'auteur dans le Paris de 1905 qui a déjà succombé à la mode des japonaiseries.
| Le vieux canal Sous l’ombre monotone S’est vert-de-grisé Au fil de l’eau, Mille et une nuits. | Le pasteur A pris pour bonne Une jolie catholique Au fil de l’eau, Mille et une nuits. |
En 1920 la NRF publie une anthologie du haïku, dans laquelle figurent des poèmes d’Eluard, Caillois…« Onze haïkaï » de Paul Eluard.
Une plume donne au chapeau Un air de légèreté La cheminée fume
Eluard, « 11 », Pour vivre ici, onze haïkaï.
Claudel, ancien ambassadeur au Japon, publie ses réflexions sur la culture japonaise dans L’Oiseau noir dans le soleil levant (1929) mais c’est avec Cent phrases pour un éventail qu’il s’exerce à l’art du haïku et rend hommage au Japon en plaçant son texte en regard d’idéogrammes composés par des artistes japonais. C’est à partir des années soixante-dix que le haïku suscite en France un regain d’intérêt. Si les contraintes formelles initiales sont rarement respectées, la concision de l’expression, une certaine dimension intemporelle, une interpellation ontologique demeurent.
Eugène Guillevic (1907-1997) réfractaire à l’image utilise volontiers une forme condensée du haïku pour interroger les mystères de la nature :
| L'eau Dans l'étang Est occupée À garder le temps. Guillevic, Sphères. |
| Feuille de lierre dans le courant sait-elle où elle va ? Yvon Le Men, Le chemin de halage. | la nuit ne tombe pas elle descend dans le jour Yvon Le Men, Le loup et la lune. |
L’anthologie récente de Jean Antonnini, les nombreuses associations de poètes amateurs présentes sur le web traduisent l’engouement grandissant pour un genre.
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