lundi 21 février 2011

Musset, l'enfant terrible du romantisme

L'enfance
L'Empire est à son apogée quand naît à Paris, en décembre 1810, Alfred de Musset dans une vieille famille aristocratique, son père est un lettré, il est l'auteur d'une Histoire de la vie et des oeuvres de Jean-Jacques Rousseau.
Il a, avec son frère aîné Paul, une enfance heureuse et choyée. Il est confié jusqu'à l'âge de neuf ans à un précepteur et entre ensuite au collège Henri-IV où il fait de brillantes études. Il y obtient le premier prix de dissertation française et le second prix de dissertation latine au concours général de 1827. Il devient l'ami du duc de Chartres, fils du futur roi Louis-Philippe, et de Paul Foucher, beau-frère de Victor Hugo, qui l'introduira au Cénacle romantique.
Jeune homme passionné, Alfred de Musset est aussi un poète précoce; en septembre 1827, il écrivait dans une lettre à Paul Foucher: "Je ne voudrais pas écrire ou je voudrais être Schiller et Shakespeare."
L'artiste
Appelé parfois "l'enfant terrible du romantisme", esprit indépendant, Musset incarne cependant, le mal du siècle romantique. Son oeuvre poétique, dramatique et romanesque se nourrit de ses expériences malheureuses. Il émet d'ailleurs l'idée que la souffrance est nécessaire à la création poétique (cf. « Le Pélican » dans la Nuit de mai).
Son recueil de poèmes (Contes d'Espagne et d'italie, est bien accueilli par la critique mais sa sa pièce de théâtre La Nuit vénitienne, jouée l'année suivante est un échec.
Comme beaucoup de ses héros, (Octave dans Les Caprices..., Lorenzo dans Lorenzaccio), Musset pratique la débauche et l'intempérance. Anticlérical, il avait, dit-on, la religion de l'amour. Ses liaisons furent nombreuses et multiples mais toujours intenses. "Dans quelque lieu que je fusse, déclare le héros de La Confession d'un enfant du siècle, quelque occupation que je m'imposasse, je ne pouvais penser qu'aux femmes : la vue d'une femme me faisait trembler... Or, je ne songeais qu'aux femmes et je ne croyais plus à la possibilité d'un véritable amour."
Cette contradiction est au cœur de bien des œuvres de l'auteur et de ses «échecs» amoureux. Bien des femmes ont traversé la vie de Musset. À chaque fois, ce furent exaltation et déchirements. Rencontrée en 1833, George Sand était à cette époque, comme Musset, "scandaleusement célèbre", selon l'expression de Philippe Soupault. Leur amour, emblématique du romantisme, fut une longue suite de moments de grâce et de déchirements, de lieux de prédilection (la forêt de Fontainebleau et Venise...) et de lettres passionnées. "Jamais homme n'a aimé comme je t'aime, écrit Alfred à George, je suis perdu, vois-tu, je suis noyé, inondé d'amour... tu as un autre amant, je le sais bien. J'en meurs mais j'aime, j'aime."
Dans les années qui suivent cette liaison, Musset publie ses chefs d'oeuvre On ne badine pas avec l'amour et Lorenzaccio, en 1834, la Nuit de mai et la Nuit de décembre (deux poèmes) en 1835 et la Confession d'un enfant du siècle (roman sur le mal du siècle) en 1836.
Le déclin
À partir de 1840, la production littéraire de Musset semble se tarir. Son état de santé se détériore et neurasthénie (dépression) s'accentuent. Ses excès n'y sont sans doute pas étrangers.
Par ailleurs, l'indifférence qu'il rencontre désormais auprès des critiques et des artistes, bien qu'il soit, après de nombreux échecs, élu à l'Académie française en 1852, contribue sans doute à son abattement.
Les écrivains de la génération montante, le considèrent comme le symbole des outrances du romantisme (excès de pathétique, emphase...).
« Je n'ai jamais pu souffrir ce maître des gandins, son impudence d'enfant gâté qui invoque le Ciel et l'Enfer pour des aventures de table d'hôtes, son torrent bourbeux de fautes de grammaire et de prosodie », écrira Baudelaire sans aucune indulgence.
Seuls quelques succès dramatiques tardifs, à partir de la représentation d'Un caprice en 1847, viendront éclairer une fin d'existence qui fut probablement, comme le déclarait son meilleur ami Alfred Tattet, "un affreux suicide". Musset s'éteint en 1857, il a quarante-sept ans. Selon son vœu, il sera enterré au Père-Lachaise sous l'ombre tutélaire d'un saule.
Notice biographique grandement inspirée d'un Ouvrage d'Etienne Calais, On ne badine pas avec l'amour, Alfred de Musset, coll. "Balises", Nathan, 1992.

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