Keats n'est pas seulement le héros du film de Jane Campion Bright Star, il est aussi l'un des plus grands poètes romantiques anglais. L'Ode au rossignol est une très belle méditation sur le temps et l'éternité, elle est aussi l'un de ses poèmes les plus connus.
[...] Dans le noir, j’écoute ; oui, plus d’une fois
J’ai été presque amoureux de la Mort,Et dans mes poèmes je lui ai donné de doux noms,
Pour qu’elle emporte dans l’air mon souffle apaisé ;
à présent, plus que jamais, mourir semble une joie,
Oh, cesser d’être - sans souffrir - à Minuit,
Au moment où tu répands ton âme
Dans la même extase
Et tu continuerais à chanter à mes oreilles vaines
Ton haut Requiem à ma poussière.
Immortel rossignol, tu n’es pas un être pour la mort !
Les générations avides n’ont pas foulé ton souvenir ;
La voix que j’entends dans la nuit fugace
Fut entendue de tout temps par l’empereur et le rustre :
Le même chant peut-être s’était frayé un chemin
Jusqu’au cœur triste de Ruth, exilée,
Languissante, en larmes au pays étranger ;
Le même chant a souvent ouvert,
Par magie, une fenêtre sur l’écume
De mers périlleuses, au pays perdu des Fées.
Perdu, ce mot sonne un glas
Qui m’arrache de toi et me rend à la solitude !
Adieu ! L’imagination ne peut nous tromper
Complètement, comme on le dit - ô elfe subtil !
Adieu ! Adieu ! Ta plaintive mélodie s’enfuit,
Traverse les prés voisins, franchit le calme ruisseau,
Remonte le flanc de la colline et s'enterre
Dans les clairières du vallon :
était-ce une illusion, un songe éveillé ?
La musique a disparu : ai-je dormi, suis-je réveillé ?
Dans les clairières du vallon :
était-ce une illusion, un songe éveillé ?
La musique a disparu : ai-je dormi, suis-je réveillé ?
Trois dernières strophes de l' "Ode au rossignol" in Les Odes, trad. Alain Suied, Éditions Arfuyen
John Keats sur le site "Esprits nomades" http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/keats.html
Ill. Le keats de Jane Champion, interprété par Ben Whishaw dans Bright Star
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire