samedi 8 décembre 2018

Les figures de substitution


I Définition

Les figures de substitution consistent à remplacer, au sein d’un discours, un élément B (le substitué) par un élément A (le substituant), entre le substituant (A) et le substitué (B) existe nécessairement un rapport de sens.

II. La métonymie

Avec la métonymie on substitue à un objet B, un objet A qui présente avec le premier un rapport de sens.

Sur une cadence se glisse
Un domino ne laissant voir
Qu’un malin regard en coulisse
Théophile Gautier ; « Carnaval » ; Emaux et Camées.
Dans ces vers, Théophile Gautier préfère le costume, le « domino » (A), à son propriétaire (B), la figure de style permet de signifier l’efficacité du déguisement.
Les rapports de sens entre substituants et substitués peuvent varier. Ce peuvent être des liens de fonctionnalité (l’instrument substitué à l’instrumentiste, un tambour), des liens de proximité (le vêtement pour la personne qui le porte –le domino, ci-dessus – ou le contenant pour le contenu, boire un verre), des liens symboliques (dans le titre du roman de Stendhal, Le Rouge et le Noir, le rouge symbolise l’uniforme de l’armée, le noir, la soutane du clergé), etc.

III. La synecdoque

La synecdoque est une métonymie dont les éléments (substituant et substitué) entretiennent un rapport de sens plus étroit : une partie est substituée à un tout, un tout à une partie,
Il est dans ces déserts, un toit rustique et sombre
Que la montagne abrite de son ombre.
Lamartine, « Milly ou la terre natale », Méditations poétiques.
Le toit remplace ici la maison, la synecdoque permet d’insister sur la dimension protectrice de la maison.
Un matériau peut désigner l’ensemble dont il est constitué :
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à coté d'eux.
Baudelaire, « L’Albatros », Les Fleurs du Mal.
La synecdoque des « planches » (mises pour le pont du navire) permet une évocation réaliste du choc subi par l’oiseau brusquement jeté à terre.

IV. La périphrase

La périphrase est un substitut lexical, il s’agit le plus souvent d’un groupe nominal qui, indirectement, désigne l’élément substitué :
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
La Fontaine, « Le loup et l’agneau », Fables.
L’ « animal plein de rage » renvoie au loup qui s’apprête à dévorer l’agneau, la périphrase permet la mise en évidence d’une qualité ou d’une caractéristique de l’objet désigné, ici la férocité du loup.
Ill. de Grandville pour "Le Loup et l'agneau".

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