mercredi 10 juillet 2013

L'auteur! L'auteur!

Henri James est le père du roman psychologique moderne avec des romans très denses comme Les Ailes de la colombe ou Les Ambassadeurs. Il est également l'un des maîtres du fantastique à cause d'une nouvelle magistrale, Le Tour d'écrou. Son écriture exigeante le fait parfois comparer à Marcel Proust
George du Maurier est un illustrateur et humoriste de la fin du XIXe siècle - père de George du Maurier, le premier interprète du capitaine Crochet dans Peter Pan, et grand-père de la romancière Daphne du Maurier - il a aussi commis deux best-sellers, Peter Ibbetson et Trilby, alors qu'il s'estimait avant tout dessinateur.
C'est l'amitié assez improbable de ces deux hommes aux tempéraments et qualités si différents que relate David Lodge dans un roman foisonnant qui ressuscite avec bonheur le XIXe siècle victorien, L'auteur! L'auteur. A travers la vaine quête d'un succès au théâtre du pauvre Henri James, permet à David Lodge évoque le monde du théâtre, la presse, les milieux mondains . Un roman un peu exigeant mais aussi passionnant qui fait entrer dans l'histoire littéraire de façon indolore.

Niveau : Lycée

Oscar Wilde, un maître de la comédie

L’Importance d’être Constant est sans doute la plus subtile des comédies d’Oscar Wilde et la nouvelle traduction de Charles Dantzig lui rend indéniablement justice, restituant l’élégance des dialogues et la force jubilatoire des bons mots. 
 Jack Worthing et Algernon Moncrieff, deux jeunes dandies londoniens, sont tous les deux des adeptes du « bunburyisme ». Le néologisme est d’Algernon qui s’est inventé un ami souffreteux, un certain Bunbury, dont les maladies lui offrent opportunément l’occasion d’échapper aux obligations mondaines qu’il juge assommantes.
la suite sur
http://www.ecoledeslettres.fr/blog/litteratures/limportance-detre-constant-doscar-wilde-traduit-par-charles-dantzig/

dimanche 24 mars 2013

Séraphita de Balzac

 Les manuels d'histoire ont tendance à faire de Balzac l'initiateur du réalisme et la dimension romantique de son oeuvre échappe généralement à l'histoire littéraire. La lecture d'un ouvrage que j'ai lu récemment (Balzac occulte, http://www.ecoledeslettres.fr/blog/litteratures/balzac-occulte-danne-marie-baron/ ) m'a amené à considérer l'illustre romancier d'un autre oeil et m'a donné envie de lire des oeuvres un peu moins connues que le Père Goriot. Séraphita fait partie de ces romans étranges dans lesquels on chercherait en vain la moindre trace de réalisme.
L'action a lieu en Norvège dont Balzac décrit les fjord avec passion, de manière à nous faire sentir à quel point les paysages grandioses du nord favorisent la communication de l'homme avec la nature. Le premier chapitre nous montre une jeune fille, Minna en train de gravir les pentes d'une montagne en compagnie d'un mystérieux Seraphituus, beau jeune homme et unique descendant d'une longue lignée de nobles venus s'installer dans son village. Le deuxième chapitre nous met en présence de Wilfrid qui rend visite à Seraphita, belle jeune femme et unique descendante d'une longue lignée de nobles venus s'installer dans son village.
Le chapitre qui expose la doctrine de Swedenborg, un célèbre occultiste du XVIIIe, est certes un peu long mais le roman possède un charme indéniable et permet d'appréhender Balzac sous un jour tout à fait nouveau. Qui est Seraphituus-Seraphita? Une créature hautement spirituelle en train de se métamorphoser en ange...
l'ouvrage n'est plus disponible en livre de poche, on le trouve dans la collection "Les Introuvables" de chez L'Harmattan, ou sur le net
http://www.ebooksgratuits.com/details.php?book=2196

Niveau : Lycée

vendredi 22 février 2013

Rédiger une suite de texte : Sally Lockhart, quart d'heure décisif

Consigne : il fallait donner une suite à cette intrigante ouverture de Sally Lockhart de P. Pullmann :
Par une froide et maussade après-midi d'octobre 1872, un fiacre s'arrêta devant les bureaux de Lockhart & Selby, agents maritimes installés au cœur du quartier financier de Londres. Une jeune fille en descendit et paya le cocher.
C'était une personne d'environ seize ans, seule et d'une beauté rare. Mince et pâle, elle portait un costume de deuil, avec un bonnet noir, sous lequel elle coinça une mèche blonde que le vent avait détachée de sa chevelure. Elle avait des yeux marron, étonnamment foncés pour quelqu'un d'aussi blond. Elle s'appelait Sally Lockhart, et dans moins d'un quart d'heure, elle allait tuer un homme.
Elle demeura un instant immobile devant le bâtiment, puis gravit les trois marches du perron et entra...
Tout n'est pas parfait dans le texte qui suit mais on sent malgré tout l'enthousiasme du conteur dont la conclusion est peut-être un peu hâtive. Vous ne trouvez pas?
Derrière la porte, Sally vit pour la première fois le lieu où son père avait travaillé, avant d’être lâchement tué. Elle s’arrêta un instant et jeta des coups d’œil furtif, telle une espionne. Elle s’avança jusqu’à l’un des comptoirs de l’agence où une secrétaire l’accueillit, un large sourire aux lèvres. Cette dernière engagea la conversation après de banales salutations :
- Qui êtes vous ? Que faîtes vous ici ?
- Je suis miss Lockhart, présente aujourd’hui régler pour une affaire de famille.
- Ah, dit la secrétaire d’un ton triste, je risque de vous décevoir, mais votre père est mort.
Cela Sally le savait déjà et c’était daileures pour cette raison qu’elle se trouvait au siège de l’entreprise familiale. Elle avait menée seule une enquête pour découvrir qui avait empoisonné son père. 
A ce moment là, la secrétaire, quelque peu gênée lui demanda si c’était pour cette raison qu’elle portait un costume de deuil. La jeune fille resta impassible ; quand un jeune homme passa derrière Sally, la bousculant volontairement et lui adressantun sourire narquois, qu'elle ignora superbement.
Elle demanda ensuite à la secrétaire si elle pouvait lui expliquer comment rejoindre les bureaux du fils de Selby.
La dame lui répondit aussitôt qu’elle ne savait pas s'il pourrait la recevoir.
« Ce n’est pas grave", fit Sally tout en sachant qu’elle mentait.
Elle alla consulter le plan de l’établissement puis ferma les yeux et enrgistra mentalement l'itinéraire. La jeune femme courut alors vers l'un des escaliers, sa robe virevoltait sous l'effet de la vitesse, laissant apparaître quelque chose de brillant au niveau de sa taille. Puis, elle gravit les marches, quatre à quatre.
« Plus tôt je l’aurai fait, mieux ce sera ! songea-t-elle »
Chaque instant qui passait, la rappochait du succès.
 Elle apeçut enfin une plaque de porte en cuivre sur laquelle était gravé le nom de John Selby, fils du patron. Elle frappa énegiquement trois coups et attendit la réponse un simple « Entrez !" qui provenait de l’intérieur de la pièce. »
Elle était si proche du but. Elle ouvrit la porte avec calme et douceur, sereinement.
Au milieu de la pièce était assis, sur sa table de travail, le « Dom Juan » du hall d’accueil.
Le jeune homme avançait à bras ouverts en direction de Sally en faisant :
- Miss Lockhart, sachez que je compatis à la douleur que vous inflige la mort de votre cher parent.
Sally ne se laissa pas prendre au jeu et saisit, en toute discrétion, l'objet qu’elle avait dissimulé sous sa ceinture.
Elle inspira profondément et le planta son poignard entre les omoplates du jeune homme qui s’effondra sous son propre poids et heurta le sol comme une masse.
- C’est réussi, pensa-t-elle. » Elle venait de venger son père en tuant son meurtrier de sang-froid.
Ce diable incarné avait assassiné son pour détourner l’argent de l’entreprise et s’enrichir.
- Lâche, l'accabla-t-elle encore.
La jeune fille finit par mettre l’arme dans la main du cadavre qui gisait au sol
Le crime était parfait.

Valentin R.

lundi 24 décembre 2012

L'adverbe

1. Définition :

En fait l'adverbe est une catégorie de mots un peu fourre-tout qu'il est difficile de définir par des critères purement formels : on se contentera donc de l'habituelle définition qui consiste à dire que l'adevrbe est un mot qui a pour fonction de préciser le sens
- d'un verbe : Il va lentement;
- d'un autre adverbe : Il va très lentement;
- d'un adjectif : Elle est très jolie;
- d'une phrase : Souvent, les marins s'amusent avec les albatros.

2. L'adverbe tout :

C'est l'exception qui confirme la règle : il n'est pas toujours invariable et notamment dans les GN ou GA féminins, il prend la marque du féminin.
Il est tout honoré.
Elle est toute honorée.

3. Les adverbe en -ment

Ceux dont le suffixe -ment est précédé d'un e caduc (muet) sont formés sur un adjectif féminin :
ronde : rondement
vive : vivement

Les autres sont formés sur la base du masculin qui constitue un indice orthographique
élégant : élégamment
prudent : prudemment

lundi 9 avril 2012

William Shakespeare

Shakespeare est sans doute l'écrivain sur lequel on a les plus écrit et l'un de ceux dont la vie est la plus mal connue. Il est l'un des plus grands génies de l'histoire littéraire humaine. Il suffit de lire une de ses pièces et même par le biais de la traduction, on est saisi par la force, la justesse et la beauté de ses images.
Né en 1564, il est le fils d'un riche entrepreneur qui tire ses revenus de la maroquinerie et de l'immobilier. Il est probable, étant donné le statut social de son père, que Shakespeare ait poursuivi des études. En 1582 (il a dix-huit ans), il épouse Anne Hathaway, il nous reste l'acte de mariage mais les années qui suivent sont inconnues et les historiens en sont réduits à émettre diverses hypothèses, toutes douteuses.
Les actes de baptèmes et de décès permettent de savoir qu'il a une fille, Suzanna (1583) et des jumeaux Judith et Hamnet (1585). Le petit Hamnet meurt à l'âge de onze ans. Et les critiques font un rapprochement entre ce décès et la sombre tragédie d'Hamlet.
En 1591 est jouée sa première grande oeuvre, Henri VI. Il écrira ensuite de façon régulière, interprétant de petits rôles dans ses propres pièces et dans des pièces de dramaturges connus comme Ben Johnson.
Il ne nous reste aucun manuscrit de Shakespeare, et la datation de ses oeuvres donne lieu à d'innombrables théories.
Ses tragédies les plus connues sont devenues de véritables mythes : Hamlet, Roméo et Juliette, Othello, Le Roi Lear.
Ses comédies sont pleines de fantaisie et de rebondissements (Comme il vous plaira, Le Marchand de Venise, Mesure pour mesure...), et certaines ont une dimension féérique (Le Songe d'une nuit d'été).
Il écrit de nombreux drames historiques (Richard III,  Henri V...) ainsi qu'un certain nombres de pièces inclassables qui ne relèvent ni de la comédie, ni de la tragédie (Le Conte d'hiver, La Tempête).
Il semble que Shakespeare se soit retiré en 1611 à Stratfford,, il y meurt en 1616 à l'âge de 52 ans.

Epitaphe, laissée sur sa tombe, en l'aélise de la Trinité à Stratford-upon-Avon :

Good friend, for Jesus' sake forbear,
To dig the dust enclosed here.
Blest be the man that spares these stones,
But cursed be he that moves my bones.

Un film à voir pour situer Shakespeare dans son contexte (l'histoire est évidemment romancée).


Shakespeare in Love - Bande Annonce FR par _Caprice_

jeudi 22 mars 2012

Qu'est-ce qu'un récit ?

Quelle différence y a-t-il entre les genres du roman et du récit. Michel Raimond dans un essai intitulé Le Roman depuis la révolution (1) cite une définition de Jean-José Marchand, elle même inspirée d'une réflexion d'André Gide :

« un récit reproduit des événements conformément aux lois de l'exposition, un roman nous montre ces événements dans leur ordre propre. Nous pouvons, aidés par cette formule, distinguer à grands traits le roman pur du récit pur; le romana lieu, le récit a eu lieu; le roman nous livre peu à peu un caractère, le récit l'explique; le roman regarde naître les événements, le récit les fait connaître; le roman est constitué par des suites vivantes, le récit par des causales; le roman se déroule au présent, le récit éclaire le passé. La première conséquence de ces observations est que le récit, quand ses héros sont des hommes, étudie de préférence une crise (qu'il explique), tandis que le roman n'a pas de sujet nécessaire, mais ses héros sont toujours des hommes. Gide a parfaitement raison, selon Sartre, de remarquer que le roman est « un surgissement perpétuel; chaque nouveau chapitre doit poser un nouveau problème, être une ouverture, une direction, une impulsion, une jetée en avant de l'esprit du lecteur ».

M. Raimond, Le Roman depuis la révolution, coll. U, Armand Colin, 

Pour un premier compte rendu de lecture en première

Parcours « Marginalité, plaisir du romanesque » (Roman)  Claire de Duras , Ourika *, « Classiques et cie », Hatier ; Victor Hugo, Notre Dam...