

Bibliographies, synthèses de cours, méthodologie... (M. Labbe)
IV. Les poètes romantiques
Les premières manifestations du romantisme en tant que mouvement littéraire sont la constitution, en 1820, d’un salon littéraire le Cénacle. Le premier cénacle regroupe Nodier, Hugo, Vigny, Saint-Beuve, Dumas. Les jeunes romantiques célèbrent Les Méditations poétiques de Lamartine comme un texte phare.
Si la poésie de Lamartine (1790-1878) peut être considérée comme l’une première manifestation du romantisme, elle n’en reste pas moins classique dans sa forme. Les Méditations poétiques, reçoivent en 1820, un succès inattendu qui est due à son lyrisme nouveau.
Un peu en marge du mouvement, malgré l’amitié qui la lie à Victor Hugo, Marceline Desbordes Valmore (1786-1859) connaîtra un succès grandissant. Son premier recueil, Elégies et romances (1819). Inspirée par une vie errante et difficile, la poésie de Marceline Desbordes Valmore est une poésie mélancolique et innovante, elle utilise, bien avant Verlaine le mètre impair.
L’œuvre de Victor Hugo (1802-1885) dépasse le cadre du romantisme. Ses premiers recueils,Odes et ballades (1828) et les Orientales (1829) traduisent l’enthousiasme romantique pour de nouvelles sources d’inspiration, Hugo se tourne vers le Moyen Âge ou l’Orient. Avec les Feuilles d’automne (1831) puis Les Rayons et les Ombres (1841), l’écriture se fait plus lyrique. Victor Hugo publie en 1856, son chef d’œuvre, Les Contemplations. Le recueil naît du besoin d’évoquer le terrible drame de 1843, la noyade accidentelle de sa fille Léopoldine.
Musset (1810-1857), jeune auteur prodige rejoint le cénacle à l’âge de 18 ans, ses Contes d’Espagne et d’Italie lui assurent le succès. Avec les Nuits (1838-1837) il fait entendre une poésie plus personnelle et magnifie la souffrance l’élevant au rang de principe esthétique : "Les plus désespérés sont les chants les plus beaux" (Musset, Nuit de mai)
L’œuvre de Nerval (1808-1855) est sans doute l’une des plus abouties du romantisme. Les Chimères (1854) sont un recueil de sonnets parfois hermétiques dont la langue parfaitement ciselée et les références alchimiques annoncent le symbolisme :
Je suis le ténébreux, - le veuf, - l’inconsolé, Le prince d’Aquitaine à la tour abolie :
Nerval, « El Desdichado », Les Chimères.
Phot. Nerval par Nadar.
I. Définition
L’adjectif romantique apparaît en Allemagne et en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle, et désigne une littérature de la sensibilité. Il s'agit d'une littérature qui se veut différente du classicisme, rejetant l'inspiration antique et les règles de régularité ou d'équilibre.
II. Les précurseurs
Le romantisme s’affirme finalement assez tardivement en France, il s'épanouit d'abord en Allemagne (Goethe, le "Sturm un Drang") et en Angleterre (Mc Pherson, Byron).
Certains écrivains français annoncent cette sensibilité : Rousseau et Bernardin de Saint-Pierre, avec des romans marqués par le sentimentalisme connaissent un succès retentissant.
Chateaubriand (René, 1802) et Senancour (Obermann, 1804) engagent
III. Une révolution poétique ?
A. Une poésie entre tradition et modernité
Victor Hugo a fait de l’alexandrin ternaire son cheval de bataille mais le trimètre s’affirme plus comme l’emblème de la liberté que comme une véritable possibilité nouvelle. Les poètes utilisent désormais beaucoup plus volontiers l’enjambement que prohibait la doctrine classique mais s’en tiennent aux formes traditionnelles (Ode, sonnet, ballade…).
B. Des sources d’inspiration nouvelles
La véritable révolution romantique s’effectue dans la liberté que le poète s’octroie pour non plus imiter mais inventer.
Le Moi devient un sujet d’exploration privilégié et le lyrisme s’affirme comme le registre dominant de la première génération romantique. Dans les Méditations poétiques (1820) Lamartine évoque des thèmes qui seront ceux de toute une génération : l’homme, inadapté à son siècle, cherche refuge dans la nature qui lui rappelle la fragilité de son existence et l’irréversible marche du temps.
Je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire ; J’aime à revoir encor pour la dernière fois, Ce soleil palissant dont la faible lumière Perce à peine à mes pieds l’obscurité des bois.
Lamartine, « L’Automne », Méditations poétiques.
Le romantisme ne dédaigne pas le pittoresque. Hugo dans les Orientales ressuscite l’univers des Mille et une nuits, Musset dans ses Premières poésies évoque avec légèreté l’Espagne et l’Italie.
Nerval et Aloysius Bertrand explorent les univers du rêve et de la métempsycose.
Le romantisme français n’est pas pour autant déconnecté de son temps et le poète sait s’engager, Victor Hugo prend part aux luttes politiques et sociales de son époque, il se battra contre la tyrannie d’un Napoléon III ou la peine de mort.
Illustrations aquarelle d'E. Lami, illustrant la Nuit de maid'Alfred de Musset La nuit de Mai
Le récit de Gilgamesh, « Classiques abrégés », l’école des loisirs, 2010.
Trois dernières strophes de l' "Ode au rossignol" in Les Odes, trad. Alain Suied, Éditions Arfuyen
Parcours « Marginalité, plaisir du romanesque » (Roman) Claire de Duras , Ourika *, « Classiques et cie », Hatier ; Victor Hugo, Notre Dam...