lundi 29 novembre 2010

Une nouvelle traduction de Moby Dick

"L'histoire du capitaine Achab peut se lire comme la passion funeste d'un personnage fou de douleur et de solitude. Mais elle peut aussi se méditer comme l'un des mythes les plus bouleversants qu'on ait imaginé sur le combat de l'homme contre le mal et sur l'irrésistible logique qui finit par dresser l'homme juste contre la Création, et le Créateur Lui-même, puis contre ses semblables et lui même. " C'est par ce jugement de Camus que l'Ecole des loisirs choisit de présenter Moby Dick dans une nouvelle traduction abrégée par Marie-Hélène Sabard.
Moby Dick fait partie de ses phares de la littérature mondiale qu'on hésite à mettre entre les mains des élèves. Et pourtant, quelle force dans cette histoire, quel génie visionnaire que ce Melville! Pas étonnant que l'auteur de La Peste y fût sensible : toutes ses interrogations sur la condition humaine, tout le souffle épique qu'il aurait voulu mettre dans La Peste sont justement là, dans Moby Dick. Dans cette folie du capitaine Achab qui fait passer son besoin de vengeance avant toute chose. Quant à Ismaël qui choisit d'être le narrateur de l'histoire et de commencer sur le fameux "Call me Ishmael!", il en est réduit au rôle de témoins, ce que la relecture m'a remis en mémoire. Il est l'homme, l'homme ordinaire qui assiste impuissant au combat que se livrent les démons de son âme. Il paraîtrait qu'Ismael signifierait "Dieu entend" ou "Dieu entendra"

vendredi 26 novembre 2010

Jane Eyre dans l'histoire littéraire

/ Le roman gothique
a/ Caractéristiques
Le roman gothique, né à la fin du XVIIIe siècle repose sur quelques «recettes»:
- Un décor de château médiéval ou d’abbaye en ruine (d’où l’appellation de « gothique »), ce décor qui autorise passages secrets, portes dérobés, trappes et souterrains.
- Des phénomènes surnaturels destinés à susciter la terreur, ces phénomènes surnaturels reçoivent généralement une explication rationnelle à la fin du roman.
- Une héroïne pure et innocente persécutée par un être maléfique (c’est généralement lui qui est à l’origine des phénomènes surnaturels qui ont terrifié l’héroïne)
b/ Oeuvres
On retiendra, comme œuvres emblématiques
- Le Château d’Otrante d’Horace Walpole qui, en 1764, apparaît comme un précurseur.
- Les Mystères d’Udolphe d’Ann Raddcliffe rencontrent, en 1794, un succès considérable.
- Le Moine de Lewis (1796) est sans doute la plus grande réussite du genre.

2/ Le romantisme
a. Le romantisme est un mouvement culturel et littéraire qui a une dimension européenne Il se caractérise par
- le rejet de la pensée rationnelle qui s’était imposée avec les Lumières,
- le refus des principes du classicisme qui préconisait l’ordre et l’équilibre dans la composition de l’œuvre d’art.
b. Le romantisme anglais est marqué par ses préoccupations sociales et son engagement au service des causes politiques (Byron et Shelley) mais aussi par l’absence de manifestes[1] et donc de chef de file d’une sensibilité que d’un véritable mouvement.
c. Les thèmes du romantisme sont en Angleterre, ceux qu’ils sont partout ailleurs en Europe : la prédilection pour l’évocation du passé (romans historiques de Walter Scott), le goût pour le fantastique et, le lyrisme en poésie qui célèbre la communion de l’homme avec la nature.

Thèmes romantiques

Œuvres

Auteurs

Passé national

Les poèmes d’Ossian

James Macpherson

Surnaturel

Frankenstein (1818)

Mary Shelley

Sentiment de la nature

Odes (1820)

Keats

d. Le héros romantique est un héros souvent partagé, à la fois mélancolique et fougueux il peut parfois faire preuve d’hybris[2] (Frankenstein de Mary Shelley), il ne se satisfait pas des limites de son univers quotidien et cherche dans l’amour la révolte ou les expériences mystique un son insatisfaction.

III. Charlotte Brontë:
- Les paysages qui ont marqué l’enfance : Haworth, le pensionnat de Cowan Bridge .
- Les deuils de l’enfance : mère, soeurs .
- Le goût précoce pour l’écriture
- Les séjours à Bruxelles et la passion de Charlotte pour Constantin Heger
- L’insuccès de la tentative pour ouvrir une école .
- La date de 1847 qui voit la parution simultanée des romans d’Anne et d’Emily (Les Hauts de Hurlevent) puis celle de Jane Eyre.
- La mort précoce des frère et sœurs.
- La relative modestie de l’œuvre (trois romans publiés de son vivant) : Jane Eyre, Shirley et Villette .

[1] déclaration écrite et publique par laquelle un gouvernement, un homme, un parti ou un courant artistique expose un programme d'action

[2] une notion grecque que l'on peut traduire par « démesure ». C'est un sentiment violent inspiré par la passion et l’orgueil.

mardi 16 novembre 2010

Jane Eyre dans l'histoire littéraire

1. Le roman gothique
a. À partir d’au moins deux sources distinctes (site, encyclopédie, dictionnaire), établissez les caractéristiques du roman noir anglais de la fin du XVIIIe siècle, appelé aussi parfois roman « gothique ».
b. D’après vos sources, quels sont les auteurs et les oeuvres les plus marquants de la période « gothique » ?
2. Le romantisme
a. Quels sont les thèmes communs aux différentes manifestations du romantisme en Europe ? Qu’est-ce qui fait la singularité du romantisme anglais ?
b. Quels sont les grands thèmes romantiques ?
c. Complétez le tableau ci-dessous (les oeuvres et les auteurs doivent être anglais).
Thèmes romantiques

Oeuvres

Auteurs

Passé médiéval



Surnaturel



Sentiment de la nature



d. Quelles sont les caractéristiques du héros romantique ? (Consultez, entre autres, le XIXe, coll "itinéraires littéraires", Hatier)

Pour les questions 1 et 2, l'encyclopédie Encarta vous fournira des réponses que vous pourrez recouper avec des article de Wikipedia ou d'autres sources internet.

3. Charlotte Brontë : À partir des repères biographiques fournis, pages 233-236, que vous compléterez par la consultation d’une encyclopédie, réalisez une fiche biographique sur l’auteur du roman.

Répondez à ces questions pour élaborer une fiche récapitulative qui vous permettra de vous représenter clairement : le roman gothique et le romantisme anglais.

Une synthèse sera mise en ligne quand je me serai assuré que tout le monde a effectué la recherche.

jeudi 4 novembre 2010

Le fantastique, un genre à part

1/ Petite histoire

Contrairement a une idée reçue qui fait du fantastique un genre anglo-saxon le fantastique est né en France, au XVIIIe siècle.
La première oeuvre véritablement fantastique est due à Jacques Cazotte, il s'agit d'un court roman, le Diable amoureux, dans lequel l'auteur imagine qu'un jeune homme téméraire, Alvare n'hésite pas à invoquer et à faire surgir le diable. Ce dernier finit par prendre la forme d'une jeune femme, Biondetta, qui poursuit le héros de ses assiduités. Pour ceux qui voudraient lire cette histoire, elle est téléchargeable sur :
Un autre français d'origine polonaise, Jean Potocki, publie l'un des chefs-d'oeuvre du genre, La duchesse d'Avila, en 1804, roman complexe plutôt destiné au lycéen.
C'est Hoffmann dont les contes seront traduits en 1830 qui lance la mode du conte fantastique, ses histoires connaissent un succès énorme et vont enthousiasmer toute la génération romantique.
La plupart des grands romanciers du XIXe siècle s'y adonnent : Théophile Gautier avec la Morte amoureuse (l'une des premières histoires de vampirisme écrite en France), Balzac avec un roman étrange, la Peau de Chagrin, Dumas avec une série de contes, dont l'un des plus intéressants, la Dame pâle, a été récemment réédité en folio, Mérimée avec la Venus d'Ille (généralement appréciée des professeurs de français - je préfère en ce qui me concerne Lokis, sur le thème de la métamorphose) et bien sûr Maupassant dont les nouvelles sont d'impeccables mécaniques à générer l'angoisse (La Peur, Apparition...) - le site consacré à Maupassant est le suivant : http://maupassant.free.fr/, vous y trouverez tous ses contes fantastiques.
Il faut bien avouer qu'à la fin du XIXe siècle, le fantastique devient anglo saxon, Baudelaire traduit les magnifiques contes d'Edgar Poe (Le Masque de la mort rouge est quelque part sur ce blog), Bram Stoker rédige le chef-d'oeuvre du genre, Dracula, vampire autrement plus efficace qu'Edward Cucu (celui de Mrs Meyer), Oscar Wilde renouvelle le thème du pacte infernal avec Le Portrait de Dorian Gray et Henri James publie une magistrale histoire de fantôme, Le Tour d'écrou.

2/ Définition

Pour qu'il y ait fantastique, il faut un univers réaliste. Ce qui explique pourquoi le fantastique réussit à faire peur, là où le merveilleux échoue. Le Dracula de Bram, se promène et étanche sa fringale d'hémoglobine dans NOTRE monde. La méchante belle-mère de Blanche-Neige nous concerne beaucoup moins parce qu'elle appartient à un autre univers, celui d' "il était une fois..."

Il faut ensuite un événement surnaturel qui étonne, scandalise ou terrifie les personnages: quand les héros de Dracula prennent conscience des étranges et terrifiants pouvoirs du comte, ils ont évidemment beaucoup de mal à s'en remettre alors qu'Alice s'accommode très bien de prendre le thé avec un lièvre parlant!
Il faut enfin que le lecteur puis hésiter entre deux solutions : réels, les fantômes de Maupassant ou illusions d'une conscience dérangée?

Ces trois conditions réunies, nous aurons indubitablement affaire à un récit fantastique.

lundi 1 novembre 2010

Chronologie d'Hoffmann

1776: Naissance d’Ernst Theodor Wilhelm Hoffmann à Königsberg (aujourd’hui Kaliningrad) en Prusse.
1778: Séparation des parents, le petit Ernst Theodor suit sa mère qui retourne vivre dans sa famille, chez les grands-parents Dörffer. Son éducation est prise en charge par l’oncle Otto-Wilhelm que l’enfant déteste.
1786: Rencontre, au collège, de Theodor Hippel, solide éducation littéraire et musicale.
1793: Hoffmann est étudiant en droit à l’université de Königsberg.
1794: Premières compositions musicales. Mort de sa mère
1796: Le masque, qui ne trouvera ni éditeur ni metteur en scène. Hoffmann réussit l’examen d’assesseur.
1800-1802: Nommé à Posen en Silésie, ville polonaise , mariage avec Michaëlina Rohrer. Vie de dissipation dans les tavernes de la ville.Hoffmann diffuse des caricatures du commandant de la garnison de Posen, il est muté à Plock, au fin fond de la Pologne.
1804-1806: Nommé à Varsovie. Naissance d’une petite fille, Cécile. L’invasion française fait perdre à Hoffmann son emploi.
1807: Année d’errance et de privation à Berlin, la petite Cécile décède.
1808-1813: Directeur musical du théâtre de Bamberg. Hoffmann tombe amoureux de Julia Marc mais la jeune femme, obéissant à ses parents, se marie à un marchand berlinois. Hoffmann entame la rédaction de ses contes, se fait de nouveaux amis : le marchand de vin, Kunz, qui va devenir son éditeur et le docteur Marcus qui l’initie aux théories du magnétisme de Messmer.
1814: Hoffmann, grâce à Hippel, obtient un poste de conseiller à la cour de Berlin. Il rencontre les écrivains romantiques de son temps (Chamisso, Arnim, La Motte-Fouquet) et fondera, avec ces derniers, la joyeuse confrérie des « frères Saint-Sérapion. Publication du recueil, Fantaisies à la manière de jacques Callot.
1815:Parution des Elixirs du diable, roman gothique.
1816: Son opéra, Ondine, inspiré du conte de La Motte-Fouqué, inspiré du conte de La Motte-Fouqué, est joué au théâtre de Berlin qui brûle quelques semaines après les premières représentations.Rédaction avec Contessa et La Motte-Fouqué des Kinder Märchen (Contes pour enfants) parmi lesquels figure Casse-Noisette et qui obtiendra un véritable succès.
1817:Publication des Contes nocturnes, parmi lesquels "L’Homme au sable"et le "Violon de Crémone"
1818-1822:Hoffmann rassemble l’ensemble de ses contes sous le titre des Frères Sérapion. Il entame la rédaction du Chat Murr en 1819.
1822: Pour s’être attaqué au chef de la police, Kamptz dont il juge les méthodes brutales et indignes, Hoffmann est démis de ses fonctions de magistrats. Gravement malade, il succombe aux atteintes de la syphilis en juin. Son dernier conte, La Guérison, parait quelques jours après sa mort.

Exemple d'abécédaire réalisé à partir des "Fleurs du Mal" de Baudelaire

Beauté : La beauté est le centre des réflexions de Baudelaire . Il pense que le « beau est toujours bizarre » et se propose avec ce recueil...