jeudi 14 avril 2011

L'expression de l'hypothèse

1/ Définition

L'hypothèse est une supposition, c'est son sens étymologique. En faisant une hypothèse je construis un raisonnement imaginaire en deux temps : premier temps la supposition, deuxième temps, ses conséquences.
Si mes élèves de quatrième 6 parvenaient tous à rédiger un récit cohérent (premier temps), je n'aurais pas l'impression d'avoir perdu mon temps (deuxième temps).

2/ Expression

L'hypothèse se construit à l'aide de compléments circonstanciels de condition qui peuvent être:
- une proposition subodonnée introduite par : si, au cas où, à condition que, à supposer que, à moins que.
Le mode utilisé dans la subordonnée dépend du mot introducteur :
au cas où ==> conditionnel : Au cas où je serais absent, commencez sans moi!
à condition que ==> subjonctif : Je fais du soutien à condition que vous soyez nombreux.
si ==> indicatif : Si Camille avait une mauvaise note, les autres en auraient probablement une encore plus mauvaises.

- Un infinitif : Tu n'y arriveras pas sans t'entraîner un peu. (autres mots introducteurs : à condition de, à moins de...)

- Un GN introduit par : sans, en cas de, à moins de "Sans un peu de travail on n'a point de plaisir" (Florian)

- Un participe présent : En travaillant un peu, tu surmontrais tes diificultés










lundi 4 avril 2011

Saint-Denys Garneau, Regards et jeux dans l'espace

Avec Regard et jeux dans l'espace, Saint-Denys Garneau compose une oeuvre originale, rédigée dans une langue épurée, et qui met en oeuvre images et symboles élémentaires. Le poème liminaire donnera une idée de l’efficacité avec laquelle Saint-Denys Garneau use du vers libre : Je ne suis pas bien du tout assis sur cette chaise Et mon pire malaise est un fauteuil où l’on reste Immanquablement je m’endors et j’y meurs. Mais laissez moi traverser le torrent sur les roches Par bonds quitter cette chose pour celle là Je trouve l’équilibre impondérable entre les deux C’est là sans appui que je me repose. Saint-Denys Garneau « C’est là sans appui », Regards et jeux dans l’espace.

Un tercet de mètres impairs (13/13/11) précède un quatrain aux mesures majoritairement paires (13/12/14/10), l’expression du malaise et du déséquilibre s’incarne dans l’utilisation des mesures impaires ; l’équilibre retrouvé, la vie, explosent dans les mesures paires aux rythmes croissants du quatrain. Le poème liminaire annonce par ailleurs les grands thèmes de l’œuvre : le malaise, lié à l’enfermement et à l’inertie, la vie associée au mouvement dans l’espace et au jeu. Le recueil explore cette dualité entre vie et non-vie, entre aspiration à l’épanouissement, au mouvement et poids du préjugé, des conventions culturelles.

La nature constitue, dans cette quête de liberté, l’adjuvant essentiel, une sorte de miroir de l’infini : « Ils [les yeux] sont conduits à la douce ondulation des cimes, et y demeurent balancés, en suspens. L’espace, l’illimité se trouve au-delà, mystérieusement caché et nous lance un appel indéfini, extrêmement captivant. »

Saint-Denys Garneau, Journal.

Elle procure aussi au poète un symbolisme simple, l’arbre lui fournit le modèle de l’esquisse et lui permet d’affirmer l’unité profonde de sa démarche artistique de peintre et de poète :

Est-il rien de meilleur pour vous chanter les champs Et vous les arbres transparents Les feuilles Et pour ne pas cacher la moindre des lumières Que l’aquarelle, cette claire Claire tulle ce voile clair sur le papier.

Saint-Denys Garneau « L’aquarelle », Regards et jeux dans l’espace.

Conscient de sa propre misère, douloureusement hanté par la mort, il recherche dans l’épure la beauté qui permettrait d'échapper au néant :

Je suis une cage d’oiseau Une cage d’os Avec un oiseau L’oiseau dans ma cage d’os C’est la mort qui fait son nid…

Saint-Denys Garneau, « Cage d’oiseau », Regards et jeux dans l’espace.

Héritage d’un catholicisme qu’il ne reniera jamais, nostalgie du paradis perdu, c’est l’image de l’enfant qui vient incarner l’idéal tant recherché. L’enfant qui joue, c’est le poète qui crée, l’enfant opprimé dans son désir de danser, c’est la fantaisie brimée par la société. Le jeu, l’espace sont les symboles clés d’une poésie de la liberté qui élève la fragilité de son chant contre les rigueurs de la société. :

Mes enfants, vous dansez mal Il faut dire qu’il est difficile de danser ici Dans ce manque d’air Ici sans espace qui est toute la danse

Saint-Denys Garneau, « Spectacle de la danse », Regards et jeux dans l’espace.

Incompris, mal jugé, le poète préférera le silence à la danse des mots qu’il avait si magnifiquement orchestrée. Son silence, sa mort prématurée en feront une icône à la manière de Rimbaud.

Saint-Denys Garneau

Saint-Denys-Garneau (1912-1943) est sans doute l'un des plus grands poètes québécois du XXe siècle. Né à Montréal, dans un milieu aisé, il s’attache très tôt au domaine familial et rural de Saint-Catherine de Fossembault, qui va constituer une source d’inspiration essentielle à sa poésie.
Il reçoit l’éducation austère des écoles catholiques d'alors et manifeste assez vite des dons pour la poésie et la peinture qu’il ira étudier en Europe. A partir de 1934, il participe à l’aventure de "La Relève" , revue culturelle qui cherchent à susciter la conscience d’une culture québécoise. Il fait paraître, en 1937, Regards et jeux dans l’espace, le seul recueil publié de son vivant. L’œuvre reçoit un accueil mitigé et fait l’objet d’une critique virulente de Claude-Henri Crignon qui pousse le poète à la retirer des librairies.
Saint-Denys Garneau s’enferme alors peu à peu dans le silence, il mène une existence recluse dans le domaine de Saint-Catherine, poursuit son œuvre poétique jusqu’en 1938 mais ne publie rien. Il rédige un journal intime qui révèle les tourments d’une âme en quête d’absolu mais le journal s’interrompt en 1939, ses dernières lettres datent de 1941. Il trouve la mort, en 1943, lors d’une promenade en canot dans des circonstances mystérieuses. Ses poésies posthumes furent recueillies en un recueil intitulé Les solitudes et confirment l’immense talent du poète, son journal, publié en 1954 révèle une personnalité inquiète, assaillie par le doute et la culpabilité mais aussi lumineuse, éprise et de liberté et d’infini.

lundi 21 février 2011

Musset, l'enfant terrible du romantisme

L'enfance
L'Empire est à son apogée quand naît à Paris, en décembre 1810, Alfred de Musset dans une vieille famille aristocratique, son père est un lettré, il est l'auteur d'une Histoire de la vie et des oeuvres de Jean-Jacques Rousseau.
Il a, avec son frère aîné Paul, une enfance heureuse et choyée. Il est confié jusqu'à l'âge de neuf ans à un précepteur et entre ensuite au collège Henri-IV où il fait de brillantes études. Il y obtient le premier prix de dissertation française et le second prix de dissertation latine au concours général de 1827. Il devient l'ami du duc de Chartres, fils du futur roi Louis-Philippe, et de Paul Foucher, beau-frère de Victor Hugo, qui l'introduira au Cénacle romantique.
Jeune homme passionné, Alfred de Musset est aussi un poète précoce; en septembre 1827, il écrivait dans une lettre à Paul Foucher: "Je ne voudrais pas écrire ou je voudrais être Schiller et Shakespeare."
L'artiste
Appelé parfois "l'enfant terrible du romantisme", esprit indépendant, Musset incarne cependant, le mal du siècle romantique. Son oeuvre poétique, dramatique et romanesque se nourrit de ses expériences malheureuses. Il émet d'ailleurs l'idée que la souffrance est nécessaire à la création poétique (cf. « Le Pélican » dans la Nuit de mai).
Son recueil de poèmes (Contes d'Espagne et d'italie, est bien accueilli par la critique mais sa sa pièce de théâtre La Nuit vénitienne, jouée l'année suivante est un échec.
Comme beaucoup de ses héros, (Octave dans Les Caprices..., Lorenzo dans Lorenzaccio), Musset pratique la débauche et l'intempérance. Anticlérical, il avait, dit-on, la religion de l'amour. Ses liaisons furent nombreuses et multiples mais toujours intenses. "Dans quelque lieu que je fusse, déclare le héros de La Confession d'un enfant du siècle, quelque occupation que je m'imposasse, je ne pouvais penser qu'aux femmes : la vue d'une femme me faisait trembler... Or, je ne songeais qu'aux femmes et je ne croyais plus à la possibilité d'un véritable amour."
Cette contradiction est au cœur de bien des œuvres de l'auteur et de ses «échecs» amoureux. Bien des femmes ont traversé la vie de Musset. À chaque fois, ce furent exaltation et déchirements. Rencontrée en 1833, George Sand était à cette époque, comme Musset, "scandaleusement célèbre", selon l'expression de Philippe Soupault. Leur amour, emblématique du romantisme, fut une longue suite de moments de grâce et de déchirements, de lieux de prédilection (la forêt de Fontainebleau et Venise...) et de lettres passionnées. "Jamais homme n'a aimé comme je t'aime, écrit Alfred à George, je suis perdu, vois-tu, je suis noyé, inondé d'amour... tu as un autre amant, je le sais bien. J'en meurs mais j'aime, j'aime."
Dans les années qui suivent cette liaison, Musset publie ses chefs d'oeuvre On ne badine pas avec l'amour et Lorenzaccio, en 1834, la Nuit de mai et la Nuit de décembre (deux poèmes) en 1835 et la Confession d'un enfant du siècle (roman sur le mal du siècle) en 1836.
Le déclin
À partir de 1840, la production littéraire de Musset semble se tarir. Son état de santé se détériore et neurasthénie (dépression) s'accentuent. Ses excès n'y sont sans doute pas étrangers.
Par ailleurs, l'indifférence qu'il rencontre désormais auprès des critiques et des artistes, bien qu'il soit, après de nombreux échecs, élu à l'Académie française en 1852, contribue sans doute à son abattement.
Les écrivains de la génération montante, le considèrent comme le symbole des outrances du romantisme (excès de pathétique, emphase...).
« Je n'ai jamais pu souffrir ce maître des gandins, son impudence d'enfant gâté qui invoque le Ciel et l'Enfer pour des aventures de table d'hôtes, son torrent bourbeux de fautes de grammaire et de prosodie », écrira Baudelaire sans aucune indulgence.
Seuls quelques succès dramatiques tardifs, à partir de la représentation d'Un caprice en 1847, viendront éclairer une fin d'existence qui fut probablement, comme le déclarait son meilleur ami Alfred Tattet, "un affreux suicide". Musset s'éteint en 1857, il a quarante-sept ans. Selon son vœu, il sera enterré au Père-Lachaise sous l'ombre tutélaire d'un saule.
Notice biographique grandement inspirée d'un Ouvrage d'Etienne Calais, On ne badine pas avec l'amour, Alfred de Musset, coll. "Balises", Nathan, 1992.

mercredi 9 février 2011

Florian, Jean-Pierre Claris de, 1755 - 1794.

Le 6 mars 1755, Jean-Pierre Claris de Florian voit le jour au château de Florian, dans le Languedoc. Sa mère meurt l’année suivante. Malgré ce drame, le jeune Florian mènera une vie heureuse et libre dans la propriété familiale. Jean Pierre a dix ans, son éducation est confiée à son oncle, Philippe-Antoine de Claris, marié à une nièce de Voltaire. Le jeune Florian, séjourne à Ferney, chez le grand philosophe, en compagnie de ses oncle et tante, puis s’installe chez eux, dans le quartier du Marais à Paris. En 1768, il est admis en tant que page chez le Duc de Penthièvre, qui va lui faire découvrir l’univers de la cour. Florian entre à l’école militaire de Bapaume en 1771. Il en sort lieutenant mais la littérature l’attire plus que l’armée. En 1779 sa première comédie, Les deux Billets, est bien accueillie par la critique. En 1782, avec, Voltaire et le serf du Mont-Jura, poème satirique, Florian condamne la servitude. L’œuvre est récompensée par l’Académie. Une nouvelle comédie, les Jumeaux de Bergame obtient un véritable triomphe. L’année suivante, Florian publie un conte en vers inspiré d’une nouvelle de Cervantès, Galatée. Florian y révèle son talent pour la pastorale. L’œuvre est précédée d’une préface qui retrace la vie de Cervantès. Auteur désormais en vogue, Florian fréquente le salon de madame de la Briche. Il rédige, en 1786, un roman épique Numa Pompilius, il recherche la caution de l’épopée pour appuyer ses ambitions littéraires, il veut en effet obtenir un siège à l’Académie française mais son épopée est mal accueillie aussi bien par les critiques que par la reine à qui l'ouvrage était était pourtant dédié. En, 1788, Florian revient à la pastorale avec Estelle, l’ouvrage remporte un succès considérable. Promu lieutenant-colonel, notre auteur succède, à l’Académie française, au cardinal de Luynes. En 1789, alors que la révolution gronde, Florian se lance dans la composition du recueil des Fables. Florian devient commandant en chef de la garde nationale de Sceaux en 1791. Les Fables précédées d’un essai sur le genre de l’« apologue », intitulé De la fable sont éditées en 1792 et obtiennent un grand succès. Florian entreprend alors de traduire et d’adapter le Don Quichotte de Cervantès. Arrêté sur ordre du comité de salut public, en 1793, Florian est relâché après la chute de Robespierre, en 1794 mais, durement éprouvé par son séjour en prison, il succombe aux atteintes de la phtisie qui le mine depuis plusieurs années.

mardi 8 février 2011

Le haïku

1. Définition Le haïku (on dit aussi "haïkaï") est un poème à forme fixe d’origine japonaise. Il se compose de trois vers qui font respectivement cinq, sept et cinq syllabes.

2. Le haïku japonais Né aux environs du Xe siècle le haïku fut longtemps une sorte de jeu, un poème destiné à attirer l’attention par un trait d’humour, l’évocation d’un détail insolite. Au XVIIe siècle, le moine Matsuo Munefusa plus connu sous le nom de Bashô s’appuie sur la tradition du bouddhisme zen pour faire du haïku un exercice spirituel. Le haïku deviendra cette parole qui a pour fonction de rappeler les vertus du silence et la vanité de toute parole. Le haïku se plait à évoquer la nature et, après Bashô, la règle s’établit de signifier par le biais d’un mot ou d’un indice indirect, l’une des quatre saisons.

Ce chemin, Personne ne le prend Que le couchant d’automne.

Bashô, cité par Henri Brunel, Les haïkus, Librio.

Piège à pieuvre Rêves voltigeant Lune d’été

Bashô, in Fourmis sans ombre, le livre du haïku, Phébus.

« Les Japonais apportent, disait Paul Claudel, dans la poésie comme dans l’art une idée très différente de la notre. La nôtre est de tout dire, tout exprimer […] Au Japon, au contraire, sur la page écrite ou dessinée la part la plus importante est toujours laissée au silence » et de fait le haïku apparaît bien comme une césure dans le silence de la page blanche.

3. Le Haïku en France

Le premier recueil de haïkus français, Au fil de l’eau, est réalisé par Paul-Louis Couchoud de retour d’un voyage au Japon et deux de ses amis Albert Poncin et André faure. Mûri au cours d’un voyage en péniche effectué par les trois amis, le recueil circule, sans nom d'auteur dans le Paris de 1905 qui a déjà succombé à la mode des japonaiseries.

Le vieux canal Sous l’ombre monotone S’est vert-de-grisé

Au fil de l’eau, Mille et une nuits.

Le pasteur A pris pour bonne Une jolie catholique

Au fil de l’eau, Mille et une nuits.

En 1920 la NRF publie une anthologie du haïku, dans laquelle figurent des poèmes d’Eluard, Caillois…« Onze haïkaï » de Paul Eluard.

Une plume donne au chapeau Un air de légèreté La cheminée fume

Eluard, « 11 », Pour vivre ici, onze haïkaï.

Claudel, ancien ambassadeur au Japon, publie ses réflexions sur la culture japonaise dans L’Oiseau noir dans le soleil levant (1929) mais c’est avec Cent phrases pour un éventail qu’il s’exerce à l’art du haïku et rend hommage au Japon en plaçant son texte en regard d’idéogrammes composés par des artistes japonais. C’est à partir des années soixante-dix que le haïku suscite en France un regain d’intérêt. Si les contraintes formelles initiales sont rarement respectées, la concision de l’expression, une certaine dimension intemporelle, une interpellation ontologique demeurent.

Eugène Guillevic (1907-1997) réfractaire à l’image utilise volontiers une forme condensée du haïku pour interroger les mystères de la nature :

L'eau Dans l'étang Est occupée À garder le temps.

Guillevic, Sphères.

Dans le Chemin de halage, Le loup et la lune, Yvon Le Men (né en 1953) renoue avec l’essence du haïku et s’il ne cherche pas à en restituer la forme absolument, il en saisit l’esprit :

Feuille de lierre dans le courant sait-elle où elle va ? Yvon Le Men, Le chemin de halage.

la nuit ne tombe pas elle descend dans le jour Yvon Le Men, Le loup et la lune.

L’anthologie récente de Jean Antonnini, les nombreuses associations de poètes amateurs présentes sur le web traduisent l’engouement grandissant pour un genre.

dimanche 23 janvier 2011

La poésie au XIXe

1/ Le romantisme

Les poètes romantiques se regroupent autour de Victor Hugo qui sera le chef de file du mouvement. Ils sont enthousiasmé par la poésie lyrique de Lamartine qu’ils prennent pour modèle. Ils composent des poèmes mélancoliques qui exploitent le thème du mal dusiècle Ils introduisent des thèmes nouveaux : l’exotisme et le rêve .

Les romantiques apportent peu d’innovation dans la forme ; Victor Hugo revendique le triètre , un alexandrin à trois accents.

Lamartine

Les Méditations poétiques

1820

Vigny

Poèmes antiques et modernes

1826

Hugo

Les Orientales Les Rayons et les ombres

1829 1840

Nerval

Odelettes Les Chimères

1834 1854

Musset

Poésies Nouvelles

1850

2/ Le Parnasse

Les Parnassiens refusent les excès du lyrisme et préconisent une poésie impersonnelle . Ils recherchent des formes parfaites, évoquent des paysages lointains ou des scènes historiques.

Gautier

Emaux et Camés.

1852

Leconte de Lisle

Poèmes antiques Poèmes Barbare

1852 1862

Heredia

Les Trophées

1893

3/ Le symbolisme

Les symbolistes, inspirés par Baudelaire recherchent les correspondances entre le monde d’ici-bas et le monde spirituel . Ils refusent le réalisme et le goût des parnassiens pour une poésie formelle.

Le paysage exprime leurs états d’âme et les symbolistes privilégient la musicalité.

Le grand poète symboliste est Mallarmé (Poèmes, 1899) ; Rimbaud, Verlaine et Tristan Corbière se rapprochent du mouvement sans y adhérer.

Verlaine

Poèmes saturniens Fêtes galantes Romances sans parole

1866 1869 1874

Rimbaud

Une Saison en Enfer « Voyelles », « Oraison du soir », « Les Assis », « Les Effarés », « Les Chercheuses de poux », « Le Bateau ivre » seront publiés dans Les Poètes maudits de Velaine

1873

1884

Corbière

Les Amours jaunes

1873

Les symbolistes (Verhaeren en particulier) utilisent le vers libre.

mardi 18 janvier 2011

Le Parnasse (2)

B. La quête de la perfection formelle

Les Parnassiens privilégient le travail de la forme. Ils remettent à l’honneur les formes fixes, rondeaux et ballades (Banville), sonnet (Heredia).

La réflexion sur le vers revient aux préceptes classiques : « L’art des vers, dans tous les pays, et dans tous les temps, repose sur une seule règle : la Variété dans l’Unité. – Celle-là contient toutes les autres. Il nous faut l’unité, c’est à dire le retour des mêmes combinaisons, parce que, sans elle, le vers ne serait pas un Être, et ne saurait nous intéresser ; il nous faut la Variété, parce que, sans elle, le vers nous berce et endort. » (Banville, Petit Traité de poésie française, 1872)

Le travail fait l’objet d’un véritable culte, il permet de trouver la rime parfaite, le rythme adéquat, le mot juste...

C. L’Espace et le temps

Si le lyrisme s’efface, c’est pour laisser place à une poésie descriptive qui explore les mystères d’une nature indifférente et fatale. Recherchant la « variété dans l’unité », les poètes se tournent volontiers vers l’exotisme pour évoquer toutes les facettes de cette nature que le poète renonce à expliquer et dont le spectacle à lui seul vaut méditation. Les Poèmes Barbares de Leconte de Lisle donnent lieu à de saisissants tableaux qui révèlent les mystères d’une nature immuable et la vanité de l’existence humaine.

Si l’exotisme constitue une source d’inspiration majeure, les Parnassiens explorent volontiers l’histoire et la mythologie. Banville se réfère à l’antiquité gréco-romaine, Heredia, brosse dans ses Trophées, une suite de tableaux qui évoquent toute l’histoire humaine.

Le Parnasse (1)

I. Définition

Dans la mythologie grecque, le Parnasse est la résidence d’Apollon et des neuf muses. C’est en référence à ce lieu sacré, symbole de l’inspiration qu’un groupe de poètes de la seconde moitié du XIXe siècle se baptise du nom de « Parnasse ». Ces poètes qui, rejettent le romantisme, veulent une esthétique moderne fondée sur la perfection formelle et le rejet de l’outrance lyrique.

II. Aux sources du mouvement

Deux poètes servent de modèle à la jeune génération parnassienne : Théodore de Banville qui, dans Les Cariatides (1842), déplace l’inspiration lyrique au cœur de la Grèce antique et surtout Théophile Gautier qui, avec Emaux et Camées (1852), illustre une doctrine de "l’art pour l’art": « Il n’y a vraiment de beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid, car c’est l’expression de quelque besoin, et ceux de l’homme sont ignobles, comme sa pauvre et infirme nature. »

III. Esthétique du Parnasse

Autour de Leconte de Lisle, qui fait figure de chef de file (il reçoit les jeunes parnassiens dans son salon du Boulevard des Invalides), s’élabore peu à peu la doctrine parnassienne.

A. Un lyrisme tempéré

Avec les « Montreurs », le maître condamne le lyrisme en l’assimilant à un spectacle de foire destiné au vulgaire. :

Tel qu'un morne animal, meurtri, plein de poussière,
La chaîne au cou, hurlant au chaud soleil d'été,
Promène qui voudra son cœur ensanglanté
Sur ton pavé cynique, ô plèbe carnassière !

Pour mettre un feu stérile en ton œil hébété,
Pour mendier ton rire ou ta pitié grossière,
Déchire qui voudra la robe de lumière
De la pudeur divine et de la volupté.

Dans mon orgueil muet, dans ma tombe sans gloire,
Dussé-je m'engloutir pour l'éternité noire,
Je ne te vendrai pas mon ivresse et mon mal,

Je ne livrerai pas ma vie à tes huées,
Je ne danserai pas sur ton tréteau banal
Avec tes histrions et tes prostituées.

Leconte de Lisle, « Les Montreurs », Poèmes barbares, 1862.

S’il ne rejette pas de façon absolue le lyrisme, il préconise une esthétique de la pudeur et défend une conception aristocratique de la poésie fondée sur le refus de la facilité et l’exaltation du beau.


ill. portrait de Leconte de Lisle par Jacques Léonard Blanquer

samedi 15 janvier 2011

Le poème en prose (4), la fonction poétique du langage

III. Un langage poétique ?

Comme le poème versifié, le poème en prose développe ce que Jakobson appelle la fonction poétique du langage. Le langage se fait jeu : la figure de style l'éloigne du langage ordinaire. La métaphore transforme le monde : « Aux flancs des rocs qui trempent dans la nuit des précipices leurs chevelures de broussailles… » (Aloysius Bertrand, « L’Heure du Sabbat », Gaspard de la nuit.)
La nature ainsi animée, devient le cadre idéalement inquiétant d’une réunion sabbatique. Et la multiplication des images donne au texte sa densité poétique.
La dimension ludique peut aussi s’affirmer dans les répétitions :
Assez vu. La vision s'est rencontrée à tous les airs.
Assez eu. Rumeurs des villes, le soir, et au soleil, et toujours.
Assez connu. Les arrêts de la vie. Ô Rumeurs et Visions!

Départ dans l'affection et le bruit neufs! (Rimbaud, « Départ », Illuminations.)
La répétition de l’adverbe « Assez » auquel se trouve accolé un verbe transitif privé de son complément crée une attente qui se trouve partiellement comblée par les phrases qui suivent, variations sur le thème initial.
Le poème peut aussi jouer des contrastes : Sur une route, derrière la grille d'un vaste jardin, au bout duquel apparaissait la blancheur d'un joli château frappé par le soleil, se tenait un enfant beau et frais, habillé de ces vêtements de campagne si pleins de coquetterie.
[…]De l'autre côté de la grille, sur la route, entre les chardons et les orties, il y avait un autre enfant, sale, chétif, fuligineux, un de ces marmots-parias dont un oeil impartial découvrirait la beauté, si, comme l'œil du connaisseur devine une peinture idéale sous un vernis de carrossier, il le nettoyait de la répugnante patine de la misère. (Baudelaire, « Le joujou du pauvre », Le Spleen de Paris.)

Le poème se construit sur l’antithèse pauvreté / richesse que le poète exploite de façon systématique pour aboutir à l'étrange idée d’une pauvreté qui se fait désirer.

Le Poème en prose (3) un poème "ouvert"

Le poème suivant, extrait des Chants de la Balandrane (1977) de René Char, illustre l’autre tendance :

 Le sol qui recueille n’est pas seul à se fendre sous les opérations de la pluie et du vent. Ce qui est précipité, quasi silencieux, se tient aux abords du séisme, avec nos sèches paroles d’avant-dire, pénétrantes comme le trident de la nuit dans l’iris du regard. 

Si l’unité du texte repose sur un processus analogique qui place en parallèle les manifestations naturelles et choc de la création poétique. Le poème se donne à lire comme une ouverture. A la manière du haïku, il ouvre une brèche dans le réel et suscite l’interrogation.

Le poème en prose (2) un poème hyper structuré

Il était nuit. Ce furent d'abord, - ainsi j'ai vu, ainsi je raconte, - une abbaye aux murailles lézardées par la lune, - une forêt percée de sentiers tortueux, - et le Morimont (*) grouillant de capes et de chapeaux.

Ce furent ensuite, - ainsi j'ai entendu, ainsi je raconte, - le glas funèbre d'une cloche auquel répondaient les sanglots funèbres d'une cellule, - des cris plaintifs et des rires féroces dont frissonnait chaque fleur le long d'une ramée, - et les prières bourdonnantes des pénitents noirs qui accompagnent un criminel au supplice.

Ce furent enfin, - ainsi s'acheva le rêve, ainsi je raconte, - un moine qui expirait couché dans la cendre des agonisants, - une jeune fille qui se débattait pendue aux branches d'un chêne, - et moi que le bourreau liait échevelé sur les rayons de la roue.

Dom Augustin, le prieur défunt, aura, en habit de cordelier, les honneurs de la chapelle ardente; et Marguerite, que son amant a tuée, sera ensevelie dans sa blanche robe d'innocence, entre quatre cierges de cire.

Mais moi, la barre du bourreau s'était, au premier coup, brisée comme un verre, les torches des pénitents noirs s'étaient éteintes sous des torrents de pluie, la foule s'était écoulée avec les ruisseaux débordés et rapides, - et je poursuivais d'autres songes vers le réveil.

Aloysius Bertrand, « Un rêve », Gaspard de la nuit.

Le poème de Bertrand est divisé en strophes qui sont autant d’unités de sens. Les trois premières strophes ont un même thème : des décors sont évoqués par le biais d’un sens privilégié dans les strophes 1 et 2 (la vue puis l’ouie). La troisième strophe est centrée sur le thème de l’agonie, trois agonies se déroulent simultanément dans les lieux esquissés précédemment.
La strophe obéit à un autre principe structurant : l’anaphore : « ce furent », « ainsi je… ainsi je…».
Les strophes 3 et 4, quant à elles, reprennent en les dénouant les thèmes exposés au début du poème. Elles se distinguent par des des changement dans l'énonciation (passage des temps du passé au futur) qui orientent le récit vers son dénouement.

L’organisation du poème repose donc sur une opposition entre simultanéité (strophes 1 à 3) et chronologie (strophes 4 et 5) mais aussi entre l'indétermination et la singularité : par ce mouvement, le texte permet une identification progressive des personnages de la scène et de leur devenir.


Le poème en prose (1)

I. Définition
Jusqu’au XIXe siècle l’idée qu’un poème puisse s’écrire en prose eût semblé une absurdité, tant l’idée même de poésie était liée à la fabrique du vers. Quoiqu’il en soit le poème en prose existe et pose la question de la poésie et de sa spécificité. Certains critères s’imposent d’emblée pour le définir , le poème en prose se présente comme un texte bref et autonome, intense par sa polysémie ou l’utilisation ludique et esthétique qu’il fait du langage.

II. Brièveté, autonomie
Les premiers recueils de poèmes en prose se présentent effectivement comme une succession de textes brefs clos sur eux-mêmes. Les proses du Gaspard de la nuit d’Aloysius Bertrand (1852) se reconnaissent aisément en ce qu’elles tiennent sur une page et se structurent en brefs paragraphes qui suggèrent autant d’unités.

Le Spleen de Paris de Baudelaire (poèmes rédigés entre 1855 et 1864) pose déjà plus de problèmes, certains textes atteignent les dimensions d’une nouvelle et s’en rapprochent également par leur sujet (« Le joueur généreux », par exemple). Dans la lettre à Arsène Houssaye où Baudelaire définit ce qu'il a voulu faire, il écrit : « Hachez-la en de nombreux fragments et vous verrez que chacun peut exister à part ». Preuve que le texte est bien autonome.
Suzanne Bernard distinguera deux grandes tendances dans l’élaboration du poème en prose. Soit le poème est hyper structuré, hyper travaillé, soit il est composé de façon un peu imprévisible en toute liberté.

On comparera rapidement deux textes, révélateurs de ces deux modes d’existence :


dimanche 9 janvier 2011

Hammett ou quand le roman policier devient littéraire...

Dashiell Hammett est mort il y a cinquante ans, le 10 janvier 1961, il avait soixante-cinq ans. Ce fut un immense écrivain, c'est lui qui, est à l'origine de ce personnage qu'on trouve aujourd'hui dans toutes sortes de films et feuilletons policiers : le détective privé "hard boiled" (dur à cuire).
Il n'a écrit que cinq romans dont quatre sont considérés comme de véritables chefs-d'oeuvre : Moisson Rouge (1929), Sang Maudit (1929, Le faucon de Malte (1930) et La clé de Verre (1931). Influencés par le cinéma, les écrivains de cette époque, cherchent une écriture objective, qui rapporte des comportements (sans s'intéresser ni aux sentiments ni aux états d'âme), on appelle parfois cette tendance ce littéraire, le courant "behaviorist".
Hammett a profondément modifié le roman policier en l'élevant au rang d'oeuvre littéraire : son personnage principal est généralement un détective privé qui exerce son métier sans états d'âme. Le romancier situe l'action de ses intrigues dans un univers urbain, corrompu et violent. L'histoire n'y a finalement qu'une importance secondaire et c'est cette atmosphère de violence et de corruption qu'on retient généralement de son oeuvre. Hammett a probablement puisé son inspiration dans sa propre expérience puisqu'il fut lui-même détective privé pour la célèbre agence Pinkerton de Philadelphie, pendant près de six ans.
Panne d'inspiration? Crise personnelle? Notre auteur publie un dernier roman en 1934 (L'Introuvable, à l'origine d'une série de films à succès dans les années trente) et cesse d'écrire. Ses opinions politiques (il était communiste) lui vaudront d'être inquiété (et même emprisonné) pendant le triste période de la "chasse aux sorcières" McCarthyste.

Moisson rouge et La Clé de Verre sont deux romans qui fonctionnent un peu sur le même thème : opposition de gangs et liquidations au sein d'une petite ville corrompue. Le second constitue une prouesse, parce qu'entièrement rédigé en focalisation externe il traduit aussi l'intérêt de Hammett pour cette science, alors nouvelle, la psychanalyse.

Sang Maudit est un roman gothique moderne qui plonge son lecteur dans l'univers trouble des sectes.

Quant au Faucon de Malte, il s'agit d'une chasse au trésor, Hammett y réutilise (il a écrit quantité de nouvelles pour les "pulps" - magazines bons marchés) le personnage de Sam Spade, privé inflexible, incarné à l'écran par Humphrey Boggart.

jeudi 6 janvier 2011

La Poésie romantique

IV. Les poètes romantiques

Les premières manifestations du romantisme en tant que mouvement littéraire sont la constitution, en 1820, d’un salon littéraire le Cénacle. Le premier cénacle regroupe Nodier, Hugo, Vigny, Saint-Beuve, Dumas. Les jeunes romantiques célèbrent Les Méditations poétiques de Lamartine comme un texte phare.

Si la poésie de Lamartine (1790-1878) peut être considérée comme l’une première manifestation du romantisme, elle n’en reste pas moins classique dans sa forme. Les Méditations poétiques, reçoivent en 1820, un succès inattendu qui est due à son lyrisme nouveau.

Un peu en marge du mouvement, malgré l’amitié qui la lie à Victor Hugo, Marceline Desbordes Valmore (1786-1859) connaîtra un succès grandissant. Son premier recueil, Elégies et romances (1819). Inspirée par une vie errante et difficile, la poésie de Marceline Desbordes Valmore est une poésie mélancolique et innovante, elle utilise, bien avant Verlaine le mètre impair.

L’œuvre de Victor Hugo (1802-1885) dépasse le cadre du romantisme. Ses premiers recueils,Odes et ballades (1828) et les Orientales (1829) traduisent l’enthousiasme romantique pour de nouvelles sources d’inspiration, Hugo se tourne vers le Moyen Âge ou l’Orient. Avec les Feuilles d’automne (1831) puis Les Rayons et les Ombres (1841), l’écriture se fait plus lyrique. Victor Hugo publie en 1856, son chef d’œuvre, Les Contemplations. Le recueil naît du besoin d’évoquer le terrible drame de 1843, la noyade accidentelle de sa fille Léopoldine.

Musset
(1810-1857), jeune auteur prodige rejoint le cénacle à l’âge de 18 ans, ses Contes d’Espagne et d’Italie lui assurent le succès. Avec les Nuits (1838-1837) il fait entendre une poésie plus personnelle et magnifie la souffrance l’élevant au rang de principe esthétique : "Les plus désespérés sont les chants les plus beaux" (Musset, Nuit de mai)

L’œuvre de Nerval (1808-1855) est sans doute l’une des plus abouties du romantisme. Les Chimères (1854) sont un recueil de sonnets parfois hermétiques dont la langue parfaitement ciselée et les références alchimiques annoncent le symbolisme :

Je suis le ténébreux, - le veuf, - l’inconsolé, Le prince d’Aquitaine à la tour abolie :
Nerval, « El Desdichado », Les Chimères.

Phot. Nerval par Nadar.

mardi 4 janvier 2011

La Poésie romantique


I. Définition
L’adjectif romantique apparaît en Allemagne et en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle, et désigne une littérature de la sensibilité. Il s'agit d'une littérature qui se veut différente du classicisme, rejetant l'inspiration antique et les règles de régularité ou d'équilibre.

II. Les précurseurs
Le romantisme s’affirme finalement assez tardivement en France, il s'épanouit d'abord en Allemagne (Goethe, le "Sturm un Drang") et en Angleterre (Mc Pherson, Byron).
Certains écrivains français annoncent cette sensibilité : Rousseau et Bernardin de Saint-Pierre, avec des romans marqués par le sentimentalisme connaissent un succès retentissant.
Chateaubriand (René, 1802) et Senancour (Obermann, 1804) engagent la France dans la voie du romantisme. Ils mettent en scène des héros victimes d’un mal de vivre indéfinissable.

III. Une révolution poétique ?

A. Une poésie entre tradition et modernité

Victor Hugo a fait de l’alexandrin ternaire son cheval de bataille mais le trimètre s’affirme plus comme l’emblème de la liberté que comme une véritable possibilité nouvelle. Les poètes utilisent désormais beaucoup plus volontiers l’enjambement que prohibait la doctrine classique mais s’en tiennent aux formes traditionnelles (Ode, sonnet, ballade…).

B. Des sources d’inspiration nouvelles

La véritable révolution romantique s’effectue dans la liberté que le poète s’octroie pour non plus imiter mais inventer.
Le Moi devient un sujet d’exploration privilégié et le lyrisme s’affirme comme le registre dominant de la première génération romantique. Dans les Méditations poétiques (1820) Lamartine évoque des thèmes qui seront ceux de toute une génération : l’homme, inadapté à son siècle, cherche refuge dans la nature qui lui rappelle la fragilité de son existence et l’irréversible marche du temps.
Je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire ; J’aime à revoir encor pour la dernière fois, Ce soleil palissant dont la faible lumière Perce à peine à mes pieds l’obscurité des bois.
Lamartine, « L’Automne », Méditations poétiques.

Le romantisme ne dédaigne pas le pittoresque. Hugo dans les Orientales ressuscite l’univers des Mille et une nuits, Musset dans ses Premières poésies évoque avec légèreté l’Espagne et l’Italie.
Nerval et Aloysius Bertrand explorent les univers du rêve et de la métempsycose.
Le romantisme français n’est pas pour autant déconnecté de son temps et le poète sait
s’engager, Victor Hugo prend part aux luttes politiques et sociales de son époque, il se battra contre la tyrannie d’un Napoléon III ou la peine de mort.

Illustrations aquarelle d'E. Lami, illustrant la Nuit de maid'Alfred de Musset La nuit de Mai

Exemple d'abécédaire réalisé à partir des "Fleurs du Mal" de Baudelaire

Beauté : La beauté est le centre des réflexions de Baudelaire . Il pense que le « beau est toujours bizarre » et se propose avec ce recueil...